Confronté à des difficultés financières après une baisse de la fréquentation depuis le début de l’été, le restaurant rouennais « Le XXI », qui emploie une dizaine de personnes en situation de handicap mental, a tiré la sonnette d’alarme courant octobre pour combler un découvert de 20 000 euros. Une cagnotte a ainsi été lancée et un vaste élan de solidarité a immédiatement suivi : « Ça a été un gros succès. Alors sur les dons, on va être à un peu plus de dix mille euros. Donc là, on peut dire que pour l’instant, le restaurant est sauvé. Mais on a eu surtout énormément de réservations. On a eu une semaine dernière quasiment complète » se félicite Bertrand Augel, qui dirige cette structure inclusive.

« L’accueil est formidable »

Serveuse, barmaid et sommelière depuis l’ouverture du restaurant, Véronique ne boude pas son plaisir face à ce regain d’activité et nous présente les entrées au menu du jour : « La mousse de ricotta au saumon avec aussi des tartines de fromage frais avec bacon et un velouté de chou-fleur à la vanille ». Un service du midi… complet, et dans la salle, plusieurs clients ont réservé après avoir découvert les difficultés auxquelles était confronté l’établissement. « On s’est dit, c’est le moment ou jamais de donner un petit coup de pouce à ces gens qui en ont vraiment besoin et qui le méritent. Et là, l’accueil est formidable » témoigne François.

Inclusivité et quête d’autonomie

« Le XXI », un lieu convivial où inclusion et qualité gastronomique ne font qu’un. Les employés en situation de handicap sont accompagnés de manière à devenir de plus en plus autonomes, en salle comme en cuisine. « Je vois de la joie, le bon appétit et les clients satisfaits. C’est ce qui me rend vraiment heureux » glisse Gauthier, ravi de faire partie de l’équipe. Les employés ont pu compter ces dernières années sur le suivi et l’accompagnement d’Hélène Lachèvre, cheffe de salle, qui a favorisé l’expression des ces différents talents.

Évoluer dans des restaurants traditionnels

Un accompagnement qui a même tendance à s’effacer complètement à certains moments : « Pour notre plus gros service qui est celui du samedi soir, on a en cuisine uniquement des personnes en situation de handicap et ça fonctionne très bien, et les plats sont aussi bons que le reste du temps » affirme Bertrand Hauguel. L’un des autres objectifs du restaurant est de permettre à ses employés d’évoluer à l’avenir dans des structures plus traditionnelles.