Le petit Fañch né à Lorient va retrouver son tilde. Ainsi en a décidé la cour d’appel de Rennes, dans son arrêt rendu ce lundi 3 novembre 2025. Dans son jugement, la cour « ordonne la suppression de la rectification administrative et donc le retour à la désignation du premier prénom de l’enfant ». Pas une surprise. En 2018, dans un précédent arrêt, la cour d’appel de Rennes avait déjà validé le tilde d’un Fañch, considérant que le signe diacritique n’était pas inconnu de la langue française. Elle l’a redit ce lundi (« en tout état de cause, le tilde est admis en langue française ») soulignant, au passage, que « le nom du préfet de police de Paris (NDLR, Laurent Nuñez, aujourd’hui ministre de l’Intérieur), par exemple, est désigné avec ce signe dans de nombreux actes officiels, y compris publiés au Journal officiel de la République ».

« Une demande délibérée des parents »

Pour rappel, le 5 septembre 2023, Stéphane Kellenberger, alors procureur de la république de Lorient, après avoir assuré que l’orthographe du prénom breton Fañch ne lui posait « pas de difficulté », avait indiqué aux parents ne pouvoir « légalement que procéder à la rectification administrative de l’erreur purement matérielle entachant l’écriture du premier prénom attribué » à l’enfant, né le 17 juin 2023. Le 24 février 2025, le tribunal judiciaire de Lorient, suite à la requête formulée par les parents, le 7 novembre 2024, prononçait l’annulation de la rectification de l’état civil. Décision que le parquet général avait, à son tour, contesté en appel. Dans son jugement, la cour d’appel de Rennes considère que « la rédaction du prénom de l’enfant avec utilisation d’un tilde n’est pas le fruit d’une erreur matérielle mais d’une demande délibérée des parents ».