Plus de 700 000 New-Yorkais ont saisi l’opportunité de voter en avance (par courrier ou en personne), pour éviter les files d’attente interminables dans les bureaux de vote ce mardi 4 novembre. C’est quatre fois plus qu’il y a quatre ans, signe de l’intérêt des habitants de la Grosse Pomme pour ce scrutin. Qui de Zohran Mamdani ou d’Andrew Cuomo deviendra maire ? Les sondages ne donnent plus qu’un léger avantage au démocrate.

L’écart se resserre

En fin de semaine dernière, le scrutin semblait joué : Zohran Mamdani possédait 15 points d’avance sur son rival le plus sérieux, Andrew Cuomo. Les deux hommes avaient déjà battu le fer à l’occasion des primaires démocrates. Battu, Cuomo a quand même décidé de se présenter à l’élection, en tant qu’indépendant.

A-t-il eu raison ? Les deux derniers sondages publiés laissent entrevoir un resserrement des écarts. Dans la dernière enquête dont les résultats ont été publiés hier, Zohran Mamdani recueille toujours 44 % des suffrages, mais Andrew Cuomo a refait une partie de son retard (39 %). Cet écart de 5 points est le plus faible depuis le début de la campagne.

Le sondage a été réalisé par Atlas Intel, un institut qui s’est révélé plutôt fiable lors des deux dernières élections présidentielles, mais qui a été accusé par le passé de posséder un léger biais en faveur des candidats conservateurs. Déjà, trois jours plus tôt, ce même institut avait publié une première enquête qui indiquait que la course n’était pas encore jouée (41/34). Ces enquêtes, de la part du même institut, sont les deux seules qui ont été publiées ces derniers jours.

Ce tassement semble être le résultat d’une stratégie « tout sauf Mamdani » à l’œuvre aux États-Unis ces derniers jours. Le profil progressiste du candidat démocrate et ses mesures qui taxeront davantage les hauts revenus effraient les conservateurs. Donald Trump a d’ailleurs appelé à voter pour le candidat indépendant, mieux placé, plutôt que pour Curtis Sliwa, qui concourt sous la bannière républicaine.

Un mode de scrutin propice aux surprises

New York possède un mode de scrutin particulier, le « Ranked Choice Voting » (vote préférentiel). Les électeurs sont invités à classer les candidats par ordre de préférence (jusqu’à 5 choix possibles). 12 personnalités de tous bords seront inscrites sur les bulletins lors du scrutin cette année.

Pour être élu, un candidat doit obtenir au moins 50 % de premières positions. Si personne n’obtient une majorité de premier choix, le comptage continue : le candidat arrivé dernier est alors éliminé et ses autres choix sont attribués. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un candidat obtienne 50 % des voix.

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Pour Zohran Mamdani, il est donc crucial d’obtenir le plus de votes possibles. Pas sûr, en effet, que le report de voix des autres candidats lui soit favorable. D’autant plus si le comptage remonte jusqu’à Curtis Sliwa, le 3e homme, dont le profil très conservateur promet de reverser toutes ses voix ou presque à Andrew Cuomo. Sliwa est actuellement crédité de 15 % d’intentions de vote environ, ce qui pourrait s’avérer décisif dans le cas d’un scrutin serré.