Sinister (2012) est considéré comme
LE chef-d’œuvre de l’horreur. Une ambiance glauque et une
bande-son terrifiante, comme on aime.
L »automne est là, les feuilles rougissent et les soirées
s’allongent, ce qui nous mène droit vers une soirée
particulièrement remplie de nostalgie
: Halloween. Finie l’époque où l’on se
déguisait pour aller toquer chez les voisins. Aujourd’hui, on fait
plus dans l’ambiance cocooning horrifique. Une fois que nos
adorables bambins sont sagement couchés, préparant la crise de foie
du lendemain, il ne nous reste plus qu’à voler quelques-unes de
leurs sucreries et de s’affaler devant un
bon film d’horreur. Seulement, comment choisir la perle rare
capable de nous faire vraiment peur, sans
tomber dans le gore lassant ? Personnellement, j’ai toujours eu un
faible pour l’ambiance moite de The Ring de Gore
Verbinski. Mais lorsque l’on cherche l’ultime frisson, Google a
tranché pour nous. En tapant « film le plus effrayant du
monde » dans ma barre de recherche, devinez quel titre
poppe en tête de liste ? Sinister.
Évidemment.
Sinister, le parfait film d’automne
Sorti en 2012, ce film américano-canado-britannique (tout ça
?) réalisé par Scott Derrickson est loin
d’être une nouveauté, mais il continue de hanter les fans plus
depuis sa sortie. Aujourd’hui, ce dernier affiche une note
spectateurs de 3,6/5 sur plus de 8 600
avis ! Ce qui fait réellement la réputation
de Sinister, ce n’est pas le nombre d’effets gores.
C’est son ambiance, jugée glauque et
angoissante par des médias, comme Écran Large.
L’histoire est celle d’Ellison Oswalt, un auteur
de récits criminels (joué par l’excellent Ethan
Hawke) qui, en mal d’inspiration, emménage avec sa famille
dans une maison où un meurtre horrible a été commis. Son objectif ?
Écrire un nouveau best-seller. Ce qu’il
va trouver à la place, c’est l’horreur pure, une boîte de bobines
Super 8 contenant les images de meurtres d’autres familles.
La preuve scientifique que Sinister est le
roi de l’effroi
Si l’on vous dit que Sinister est le film le
plus terrifiant du monde, ce n’est pas une simple opinion de fans
excités, c’est un fait établi par la science. Chaque année, le
Science of Scare Project mène une étude en équipant
des spectateurs de capteurs pour mesurer leurs réactions
physiologiques, et notamment leur fréquence
cardiaque. Le verdict est sans appel, Sinister a été
couronné le film le plus effrayant de tous les
temps à plusieurs reprises, spécialement lors de
l’étude
initiale en 2020 et
a même regagné sa première place dans certaines éditions récentes.
Il a spécifiquement provoqué une augmentation spectaculaire du
rythme cardiaque chez les participants, le distinguant des autres
blockbusters de l’horreur.
Les experts expliquent que ce qui le rend si angoissant n’est
pas le jumpscare facile, mais sa capacité unique à
créer une tension
psychologique qui s’installe lentement, jusqu’à
l’oppression totale. C’est cette ambiance insidieuse qui nous donne
cette sensation de terreur qui ne nous quitte pas, même après le
générique. Bien sûr, il est possible que de nouvelles créations
aient rebattu les cartes depuis, l’horreur étant un genre qui se
réinvente sans cesse. Cependant, s’il est un seul film capable de
faire monter votre trouillomètre au maximum, même des années après,
les scientifiques ont tranché, c’est celui-ci…
Quand le found footage devient un
cauchemar
Le cœur de l’intrigue et de la terreur
de Sinister réside dans ces fameuses bobines. Le
film s’appuie habilement sur les codes du found
footage pour créer un malaise
permanent, comme le souligne Écran Large sur AlloCiné.
Chacune de ces bobines met en scène l’assassinat d’une famille,
filmé en gros plan et avec une esthétique crue qui rappelle les
pires cauchemars. Nous voyons une famille noyée dans une piscine
(La baignade), une autre brûlée vive (Le
barbecue), une troisième mise en morceaux par une tondeuse
(Le jardinage), et la pendaison vue en ouverture (La
pendaison de crémaillère). L’idée est brillante ! L’écrivain,
en les visionnant, mène son enquête, mais devient surtout la proie
d’une entité surnaturelle, le terrible Bagul, un
dieu païen dévoreur d’âmes qui apparaît dans les films.
Angoisse et violence
Ce scénario malin, qui a été également salué par Le Journal du
Dimanche (à l’époque) comme une œuvre qui « analyse avec
lucidité le rapport que nous entretenons avec les images violentes
pour comprendre leur pouvoir de fascination », installe une
tension crescendo. Plus Ellison progresse dans son enquête, plus
il met sa propre famille en danger. L’angoisse
n’est pas seulement visuelle, elle est aussi auditive. Les
spectateurs sont unanimes : « la bande-son est une
tuerie » qui porte le film à elle toute seule.
L’utilisation d’une musique très efficace et de sons dérangeants
fait monter l’adrénaline et fait que, même si l’on est fan du
genre, on se retrouve à « vraiment
flipper », comme le rapportent de nombreux
commentaires. Le film, interdit aux moins de 12
ans, ne lésine pas sur l’atmosphère glauque, aidé par un
Ethan Hawke « halluciné » selon 20 minutes, qui incarne
parfaitement la descente aux enfers de cet homme prêt à tout pour
un scoop.
Pourquoi le twist final rend
ce film culte ?
Ce qui élève Sinister au rang de film culte,
ce n’est pas seulement son ambiance, mais
son twist final qui, selon les
fans, »rend le tout assez logique ». L’enquête d’Ellison le
mène vers une vérité terrifiante. Ce ne sont pas les parents qui
tuent les enfants, mais l’inverse. Sous l’influence du dieu Bagul,
ce sont les enfants disparus (le
plus âgé étant Christopher Miller) qui assassinent leur famille
avant de disparaître eux-mêmes. Le scénario joue
sur une mécanique de malédiction
familiale qui se transmet de maison en maison, de
meurtre en meurtre. Et c’est en découvrant une seconde caisse de
films Super 8, où figure le meurtre d’une autre famille, que le
protagoniste comprend l’horreur du piège, juste avant d’être drogué
par sa propre fille. (Ah, zut, vous ne l’aviez pas vu ?)
Prêt à « cauchemarder » ?
Ce dénouement sinistre, où l’héroïne est l’enfant qui devient
l’élue de Bagul et tue ses parents avant de rejoindre les autres
enfants fantômes, est ce qui fait
de Sinister une œuvre qui reste en
mémoire. L’horreur est totale, la résolution est fermée,
même si une suite, Sinister 2, est sortie en 2015. En
fait, l’idée que le mal vienne de l’intérieur de la famille est
particulièrement dérangeante. C’est un film qui ne révolutionne
peut-être rien dans l’absolu, mais qui prend les codes du genre
pour les exécuter avec une tension et une
efficacité rares. Pour votre soirée d’Halloween, si vous
cherchez un film qui vous fera
vraiment « cauchemarder », comme le disent les fans, ne
cherchez plus. Sinister est le
choix idéal pour un frisson garanti. À voir sur Prime Video ou
Motolov TV !