Dans la tourmente après la découverte de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants en vente sur sa plateforme, l’entreprise chinoise tente de prouver sa bonne foi en montrant patte blanche.
Opération désamorçage chez Shein. Dans la tourmente depuis vendredi 31 octobre après la découverte de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants en vente sur sa plateforme de marketplace (comme sur trois autres sites, Temu, AliExpress et Wish), l’entreprise veut montrer patte blanche et se dit prête à livrer les noms et coordonnées des Français ayant acheté ces objets pédopornographiques.
«Nous collaborerons à 100% avec la justice : si elle nous demande une telle chose, nous le ferons», a affirmé le porte-parole de Shein en France, Quentin Ruffat, sur RMC ce mardi 4 novembre. Une telle demande émanait notamment de la haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, qui réclamait la veille que les acheteurs de ces poupées puissent faire l’objet de «contrôles» et d’«enquêtes sociales». Rappelant que «l’achat de ces poupées tombe sous le coup de la loi», elle prévenait aussi que ces objets peuvent «dans certains cas, entraîner un passage à l’acte».
«Un dysfonctionnement interne»
Plus globalement, Shein a promis de «mettre en place les garde-fous nécessaires pour que ça n’arrive plus». Soulignant que ces poupées étaient en vente sur sa marketplace et non produites par Shein directement (la plateforme sert alors de relais entre le vendeur et ses clients), le porte-parole de l’entreprise a tout de même reconnu «un dysfonctionnement interne» dans les procédures de la plateforme et dans sa gouvernance.
Il n’a toutefois pas expliqué concrètement ce qui pouvait être en place pour filtrer efficacement les produits mis en vente sur son site par des vendeurs tiers, assurant qu’une cellule spécifique venait d’être créée en interne pour en décider.
À quelques jours de son arrivée au BHV à Paris puis dans cinq Galeries Lafayette en province, la plateforme en ligne marche sur des œufs, prise pour cible par les commerçants et les politiques. Déjà pointée du doigt en octobre par une enquête de l’UFC-Que Choisir pour des chargeurs, jouets et bijoux dangereux et non conformes vendus sur son site, Shein a été menacée d’interdiction en France par le ministre de l’Économie après l’affaire des poupées pédopornographiques. Quatre enquêtes judiciaires ont été ouvertes à ce sujet contre Shein, Temu, AliExpress et Wish.