L’Algérienne de 27 ans ne sera donc pas rejugée. Sa condamnation définitive met un point final à une affaire criminelle hors normes qui a sidéré toute la France.
Condamnée vendredi 24 octobre à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour le viol et le meurtre de la petite Lola avec actes de torture et de barbarie, Dahbia Benkired n’a pas interjeté appel, a appris Le Figaro ce mardi matin par son avocat, Me Alexandre Valois. La famille de Lola, qui redoutait cet appel, n’aura donc pas à vivre un nouveau procès éprouvant.
«Nous sommes soulagées de savoir la décision de la cour d’assises définitive. Un autre travail désormais sera celui de Delphine (la mère de Lola, NDLR) pour continuer à vivre avec les siens», réagit auprès du Figaro Me Clotilde Lepetit, une des avocates de la famille de Lola.
La condamnation de l’Algérienne de 27 ans à la perpétuité incompressible, assortie d’une interdiction définitive du territoire français, est une peine rarissime, la plus lourde prévue par le Code pénal, empêchant tout aménagement de peine. Avant le prononcé du verdict, le président de la cour d’assises avait évoqué «l’extrême cruauté» du crime infligé à Lola, qualifié par la cour de «véritable supplice».
«Ça m’apaise un peu mais Lola ne reviendra pas… C’est moi, mon fils et ma famille qui avons pris perpétuité. Ça nous a soulagés que, pour une fois, la justice aille jusqu’au bout et prononce le verdict qu’on attendait. Là-dessus, je suis contente d’avoir été entendue», confiait la mère de Lola au Figaro, après la condamnation. Elle ajoutait : «On espère qu’elle ne fera pas appel».
Dahbia Benkired condamnée à la perpétuité incompressible pour le meurtre de Lola : dans les coulisses du procès d’un crime barbare
Un crime barbare
Le jour des faits, le 14 octobre 2022 peu après 15h, Dahbia Benkired a entraîné Lola Daviet, 12 ans, dans le studio de sa sœur, dans la résidence Manin (Paris 19e), où elle était parfois hébergée. La fillette, dont les parents étaient gardiens d’immeuble, vivait dans le même bâtiment.
Débute alors «1h37 de supplices qui ont ôté à l’enfant son humanité», selon les mots de l’avocat général lors du procès. Dahbia Benkired déshabille l’enfant, la force à prendre une douche, la viole à plusieurs reprises puis lui entoure le visage avec du gros scotch gris. La fillette est laissée nue en train d’agoniser dans l’entrée de l’appartement. Elle meurt asphyxiée pendant que son bourreau écoute de la musique « pour ne pas entendre ses tremblements ».
Dahbia Benkired a aussi fait subir à Lola des actes de torture et de barbarie avec un couteau et une paire de ciseaux. Trente-huit plaies ont été recensées sur son corps. Certaines blessures ont été infligées alors que la collégienne était encore vivante, selon les expertises médicales. Enfin, l’accusée a inscrit les chiffres «0» et «1», avec du vernis rouge, sous les pieds de Lola avant de placer son cadavre aspergé de javel dans une malle en plastique à roulettes. Cette dernière sera retrouvée le soir même dans l’enceinte de la résidence au terme d’un périple aussi sinistre qu’improbable de la meurtrière.
Un mobile flou
Plusieurs mobiles ont pu émerger au gré des déclarations très fluctuantes de la meurtrière : une vengeance liée à un badge d’accès que la mère de Lola, gardienne d’immeuble, lui aurait refusé, «un sacrifice humain pour devenir riche» – Dahbia Benkired avait fait des recherches en ce sens sur internet et aurait proposé «un rein» de Lola contre 5.000 euros à un jeune homme croisé dans le 19e arrondissement juste après le crime -, des croyances occultes liées à la sorcellerie ou encore une vengeance sentimentale envers un ex-compagnon dont l’enfant aurait été une «victime collatérale». «J’avais la haine contre lui. J’ai pris la première personne que j’ai croisée sur mon chemin», a pu expliquer l’Algérienne au procès.
Une chose est sûre, la famille de Lola restera à vie avec d’innombrables questions sans l’espoir de réponses.