Le camion de Duel de Steven Spielberg, l’ambulance Cadillac Miller-Meteor 1959 de SOS fantômes ou encore la Ford Torino de Starsky et Hutch… Les acteurs ne sont pas les seuls à incarner le cinéma mondial, les véhicules aussi ! Ne dites pas le contraire à Dimitri Soulivet : il est tombé dans « Retour vers le Futur » (de Robert Zemeckis) et sa fameuse DeLorean DMC-12 dès l’âge de 6 ans. Depuis, ce citoyen de Gaillon, dans l’Eure, a transformé sa passion en profession : loueur de voitures emblématiques du cinéma des années 1980 et 1990, avec son entreprise « Out a drive ».
La DeLorean DMC-12, est une authentique automobile conçue, comme son nom l’indique, par John DeLorean. Sa production fut limitée à quelques exemplaires entre mars 1981 et mars 1982. Doté d’un moteur Alpine de 130 chevaux et d’une carrosserie en acier inoxydable, le bolide connut un échec commercial en raison de son manque de compétitivité, de sa mauvaise qualité d’assemblage et de son prix supérieur à celui de ses concurrentes.
Tout cela, c’était avant la sortie du film. Avant que trois modèles ne soient confiés à Kevin Pike, le concepteur des effets spéciaux de « Retour vers le futur », que Dimitri Soulivet a rencontré en 2024. Captivé par le véhicule, ce dernier a économisé, sou par sou, pour acquérir un modèle, treize ans après le film. « Elle est arrivée directement des États-Unis. Elle n’était pas en état de rouler c’était la seule option abordable à ma disposition », explique-t-il.
« Retour vers le Futur », « Jurassic Park », « Taxi » et bientôt « Harry Potter »
« Je suis autodidacte et sa restauration m’a permis de développer mes compétences en mécanique lors de sa restauration », raconte Dimitri Soulivet. Quelques mois plus tard, la voiture devient son moyen de transport quotidien, attirant naturellement l’attention du public sur son passage. Devenu entre-temps ingénieur en aérospatiale et professeur de mathématiques, le Normand s’est mis à recevoir « de plus en plus de demandes de la part de ma famille, de mes amis et de mes collègues pour participer à des mariages et autres événements festifs ».
Dès lors, Dimitri Soulivet acquiert un deuxième modèle, également venu des États-Unis en 2019, puis un troisième, afin de recréer la célèbre « Time Machine ». Le créateur consulte de nombreux ouvrages et sites Internet dédiés au légendaire véhicule, obtenant tous les plans et des détails sur les accessoires, le « time circuit » ou la « mister fusion ». Il achète des pièces ou les fabrique lui-même, certaines avec une imprimante 3D. Et finit par réaliser une réplique de DeLorean 100 % conforme à celle du film.
« Chaque élément correspond aux dimensions exactes, ce projet a nécessité une année de travail à l’atelier », assure Dimitri Soulivet. Son œuvre ne manquant pas de susciter un intérêt accru, le Normand fonde l’entreprise « Out A Drive ». Elle propose la location de ses véhicules aux particuliers pour des événements tels que des anniversaires, des baptêmes et des mariages, la moitié de l’activité, et aux professionnels pour des séminaires, des tournages, des séances photo ou des expositions.
Depuis, le parc automobile d’« Out A Drive » comprend plusieurs autres véhicules, dont une Ford Explorer 1993 de « Jurassic Park » préparée par un peintre local et une 406 du film « Taxi » acquise en Bretagne. « Je prévois également d’intégrer prochainement la Ford Anglia 1962, célèbre pour son apparition dans la saga « Harry Potter », notamment dans la scène où elle s’écrase dans un arbre. Ce véhicule, acheté dans l’Eure, nécessite une restauration complète et sera disponible à la location au printemps 2026. « Cette initiative devrait raviver l’engouement d’une importante communauté de fans, notamment en prévision de la prochaine série », estime Dimitri Soulivet.
L’entrepreneur fourbit également un projet d’acquisition de la Mini Classique de « Mister Bean » et envisage de réaliser la Mystery Machine de « Scooby-Doo » sur une base de Combi Volkswagen. Il veille toutefois à ne sélectionner que des véhicules emblématiques ayant marqué le cinéma. Certaines voitures n’ont pas d’intérêt particulier ou sont tout simplement passées de mode.