Ce 4 novembre 2025, Nicolas Canteloup fête ses 62 ans. Les Français l’adorent pour ses imitations hilarantes et son humour corrosif, qui dézinguent politiques et stars sans pitié.
Sur TF1, il a cartonné entre 2011 et 2025 avec « Après le 20H c’est Canteloup » (devenu « C’est Canteloup » en 2013). Dans cette pastille satirique quotidienne à 20h45 où, avec Hélène Mannarino, il parodie l’actualité en détournant images et voix.
Mais sa gloire doit beaucoup à Canal+, où il a brillé de 1995 à 2011 dans Les Guignols de l’info. Une collaboration féconde qui a mal tourné. Licencié pour « faute grave » en pleine rivalité avec TF1, il a traîné la chaîne en justice pendant des années.
L’âge d’or des Guignols
De juillet 1995 à 2011, Nicolas Canteloup est un des piliers vocaux des Guignols de l’info sur Canal+ (avec notamment Yves Lecoq). Il prête sa voix à une quarantaine de personnalités. Il va de François Bayrou, François Hollande, Nelson Montfort, Richard Virenque, Fabien Barthez, Bernard Laporte, Aimé Jacquet, mais aussi et même Carla Bruni !
En 2004, il confie au Parisien qu’il ne court pas après les apparitions au petit écran. « Pas vraiment, confirme-t-il. En fait, la base de nom métier, c’est plutôt la scène et… les Guignols ».
Cette époque est géniale pour la comédie cryptée : les Guignols, lancés en 1988, deviennent un phénomène culturel, moquant l’actualité avec une liberté totale. Nicolas Canteloup enregistre souvent à distance, une à deux fois par semaine, grâce à un statut privilégié. Canal+ le paie grassement, plus de 20 000 euros brut par mois via des CDD successifs. « Les Guignols, c’était une famille, une machine à humour imparable », confiait-il plus tard.
Spectacles, Drucker, puis TF1
Grâce aux Guignols, Canteloup explose. En 2001, il apparaît dans Drôle de scène sur M6, sa première télé en solo. Dès 2003, il squatte Vivement dimanche prochain de Michel Drucker sur France 2, jusqu’en 2011, imitant en live pour des millions de fans.
Et sur scène aussi, c’est l’euphorie : Olympia en 2005, Palais des Glaces, tournées nationales. En 2008, 2e Couche triomphe, retransmis en direct de Nantes en 2010. À la radio, à partir de 2005, il anime La Revue de presque en matinale d’Europe 1. France 2 lui offre même une soirée en 2008 : Canteloup, y es-tu ?.
Mais TF1 frappe à la porte : en 2011, on lui propose Après le 20H c’est Canteloup avec Nikos Aliagas. Dès qu’il dit oui, l’enfer commence à Canal. « Son arrivée sur TF1 à la rentrée pour une pastille d’humour n’aurait pas arrangé les rapports entre Nicolas Canteloup et la chaîne cryptée », écrivait Le Parisien. Canal+ tente de le faire démissionner, lui reproche son « comportement imprévisible » et refuse les enregistrements à distance, imposant une présence physique pour le bloquer. « Votre comportement imprévisible conduit à la désorganisation de nos services », assène un mail de Canal le 20 septembre 2011, mettant fin à 16 ans de collaboration.
Nicolas Canteloup reçoit 287 000 euros
Licencié pour « faute grave », Canteloup saisit les prud’hommes en 2011, réclamant une requalification de ses CDD en CDI et réparation pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse ». L’affaire rebondit : Cour d’appel de Versailles, Cour de cassation, retour à Versailles. Cinq ans plus tard, en 2016, il obtient gain de cause.
« Les juges ont donné raison à l’imitateur : ils ont ordonné une requalification en CDI et rejeté les accusations de ‘faute grave’ avancées par Canal+ », rapportait Le Figaro. Nulle Part Ailleurs Production, filiale de Canal, est condamnée à 22 000 euros d’indemnité de requalification, 150 000 euros pour licenciement abusif, 48 250 euros de préavis, 4 825 euros de congés payés et 62 725 euros d’indemnité légale. Total : 287 000 euros.
Viré après 16 ans d’antenne, Nicolas Canteloup n’a jamais digéré son éviction des Guignols de l’info, soulignait le journal. Canteloup dit avoir été victime de la rivalité opposant les deux chaînes, avec Canal+ qui lui a imposé une présence physique pour l’empêcher de travailler sur TF1.
Quelques années plus tard, Canteloup est encore capable de rebondir. Évincé d’Europe 1 en 2021, on ne l’a plus vu sur TF1 depuis mai 2025. De fait, à la rentrée dernière, l’imitateur a signé avec RMC pour Face à Canteloup, chronique impertinente à 8h50 dans la matinale d’Apolline de Malherbe. Lancée le 29 septembre 2025, il a déclaré à propos de ce nouveau boulot : « Sur RMC, on me garantit une totale liberté de parole », dans les colonnes du Parisien.
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