Le processus de l’élargissement a connu une nette accélération après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Plusieurs pays dont l’Ukraine et la Moldavie ont officiellement été reconnus l’année suivante en tant que candidats à l’adhésion et les négociations avec d’autres États, déjà sur les listes pour entrer dans l’Union européenne, comme la Bosnie, ont été relancées.
La Turquie, avec laquelle les négociations d’adhésion sont gelées depuis 2018, s’est vue offrir en 2023 un rapprochement dans le domaine économique.
Dans ce rapport annuel, la Commission européenne relève les progrès accomplis mais aussi les retards accumulés.
Concernant l’Ukraine et la Moldavie, celles-ci ont clairement montré leur engagement à rejoindre les 27, selon ce rapport. Les électeurs moldaves l’ont d’ailleurs confirmé aux dernières élections législatives fin septembre.
Seule ombre au tableau, selon la Commission, la lutte contre la corruption en Ukraine. « Les tendances négatives récentes, notamment une pression croissante sur les agences spécialisées dans la lutte contre la corruption et sur la société civile, doivent être inversées de manière décisive », note ainsi l’exécutif européen.
Une loi avait supprimé cet été l’indépendance de deux organismes anticorruption clés, déclenchant aussitôt les premières manifestations d’importance en Ukraine depuis le début de l’invasion russe.
Cette décision avait provoqué la colère de la Commission européenne, contraignant l’Ukraine, très dépendante de l’aide européenne, à battre en retraite.
Pas de quoi néanmoins compromettre la suite des négociations, que Kiev voudrait voir conclues d’ici à 2028.
« Il y a toutes les raisons de s’attendre à un résultat positif pour nous », a jugé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L’exécutif européen soutient cet objectif « ambitieux » mais réclame une « accélération du rythme des réformes », en particulier en ce qui concerne le respect de l’État de droit. « Le message de la Commission est clair : l’Ukraine est prête à aller de l’avant », a affirmé lundi soir sa présidente Ursula von der Leyen.
Les négociations d’adhésion avec les pays candidats sont divisées en « chapitres », selon les thèmes retenus, et l’UE estime que tous peuvent être ouverts d’ici à la fin de l’année. Encore faut-il convaincre la Hongrie, fermement opposée à l’entrée de l’Ukraine. Or chaque ouverture de « chapitre » est décidée à l’unanimité.
Ce veto hongrois empêche également la Moldavie d’aller de l’avant, ce pays et l’Ukraine négociant ensemble avec Bruxelles leur adhésion.
Les négociations avec la Géorgie sont également au point mort mais pour une tout autre raison. Le parti au pouvoir à Tbilissi a décidé de tourner le dos à l’Union européenne, interrompant « de facto » les négociations.
À l’opposé, la Commission européenne se félicite des progrès accomplis par le Monténégro.
« C’est le pays le plus avancé dans le processus d’adhésion à l’UE », a affirmé mardi la commissaire européenne chargée de l’Élargissement Marta Kos, devant le Parlement européen.
« Le Monténégro, l’Albanie, l’Ukraine et la Moldavie se distinguent. Ils ont le plus progressé dans les réformes au cours de l’année passée », s’est-elle félicitée.
Pour d’autres nations des Balkans, le résultat est plus mitigé. En Bosnie, la « crise politique » dans l’entité serbe a « compromis les progrès vers l’adhésion à l’UE », relève ce rapport.
Et en Serbie, « les réformes ont considérablement ralenti », déplore la Commission européenne, qui regrette également le recours à un « narratif anti-UE » de la part de plusieurs responsables politiques serbes.
Pyongyang a envoyé 5.000 soldats en Russie depuis septembre selon Séoul
Environ 5.000 soldats nord-coréens ont été envoyés en Russie depuis septembre pour participer à la « reconstruction d’infrastructures », a déclaré mardi un député de Séoul après un briefing des services de renseignement.
« Environ 5.000 soldats nord-coréens ont été déployés en Russie par étapes depuis septembre et devraient être mobilisés pour la reconstruction d’infrastructures », a déclaré le député Lee Seong-kweun.
« Des signes continus d’entraînement et de sélection de personnel en vue de déploiements de troupes supplémentaires ont été repérés », a-t-il ajouté.
L’agence de renseignement a également indiqué qu’environ 10.000 soldats nord-coréens seraient actuellement déployés près de la frontière russo-ukrainienne, selon le député.
La Corée du Nord a activement participé à l’effort de guerre de la Russie en lui fournissant des milliers de soldats pour repousser, entre fin 2024 et le printemps 2025, les troupes ukrainiennes qui avaient pris pied dans une petite partie de la région frontalière russe de Koursk.
Quelque 600 militaires nord-coréens ont été tués et des milliers d’autres blessés dans ces combats, selon les services de renseignement sud-coréens.
Selon des experts, la Corée du Nord reçoit une importante aide financière, des technologies militaires ainsi qu’une aide en matière d’alimentation et d’énergie de la part de Moscou. Du pain béni pour contourner les sanctions internationales imposées en raison de ses programmes nucléaires et de missiles.
Mardi, Séoul a annoncé que la Corée du Nord avait tiré plusieurs roquettes d’artillerie une heure avant la visite du ministre américain de la Défense Pete Hegseth à la frontière intercoréenne lundi.
Mais selon Lee Seong-kweun, les services de renseignement sud-coréens estiment que Kim Jong Un est ouvert au dialogue avec les Etats-Unis et « cherchera à établir un contact lorsque les conditions seront réunies ».
« De nombreux indices laissent penser » que Pyongyang « se prépare en coulisses à d’éventuelles discussions avec les Etats-Unis », a ajouté Lee Seong-kweun.