Par
Arthur Frand
Publié le
4 nov. 2025 à 14h52
Effet de surprise ou pas ? À Nice, dans les Alpes-Maritimes, le port du casque pour les usagers de la trottinette électrique n’est désormais plus une option. Sous peine de sanction. En effet, un arrêté pris vendredi 31 octobre rend le port du casque obligatoire jusqu’au 1er mars 2026 au moins. Une décision assumée de la municipalité qui avance un nombre important d’accidents liés à l’usage d’une trottinette. Ce mardi 4 novembre, une première opération de contrôle a été menée par des policiers municipaux niçois. Ces derniers se sont positionnés à l’angle des rues du Maréchal Joffre et Alphonse Karr. Un lieu de faible passage, mais bien ciblé. « C’est un endroit avec une piste cyclable où il y a parfois des conflits d’usages entre des piétons et les engins motorisés », souligne Anthony Borré, premier adjoint au maire. Ce premier contrôle, surprise, a dérouté plusieurs Niçois, déboulant à haute vitesse.
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Ce premier contrôle avait une visée plus préventive que disciplinaire. Dès 10h, les policiers minimaux ont arrêté tous les usagers de la trottinette électrique passant par ce carrefour du centre-ville. Casque ou pas casque sur la tête. Avec fermeté, mais bienveillance. Mais très vite, cette opération de contrôle a été signalée sur l’application Waze. De fait, plusieurs Niçois ont dévié leur trajectoire. Certains d’entre eux, étonnés, se sont retrouvés « piégés ».
« J’ai vu l’obligation alors je me suis décidé »
La plupart des Niçois contrôlés ne portaient pas de casque, étant parfois même à deux une seule trottinette, ce qui est interdit. Certains, honnêtes, ont été pris de court par la nouvelle réglementation. « Vous avez pensé au casque », questionne une policière. « On ne nous avait pas prévenus ! Mais c’est bon à savoir. C’est bien de faire de la prévention. À partir de demain, on aura le casque », rétorque un jeune niçois pris en « flag ». En cas de non-port du casque ces prochaines semaines, ce dernier pourra être verbalisé d’une amende de 35 euros.
« C’est une bonne chose, pour notre sécurité et celle des autres. On ne sait jamais. L’inattention, les autres etc… On peut vite avoir un accident. Ça évite d’avoir mal à la tête. Mais avant je ne portais pas le casque, j’ai vu la mesure passer alors, je me suis décidé », explique Gueye, l’un des rares Niçois « en règles » lors de cette opération de contrôle.
La police municipale niçoise a contrôlé les usagers de la trottinette électrique ce mardi 4 novembre. (©Arthur Frand / actu Nice)« Si je me fais prendre, je paierai »
Ce mardi matin, d’autres usagers étaient dubitatifs sur la mesure.
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J’en avais entendu parler mais je ne l’ai pas encore acheté, en tout cas pas encore honnêtement. Je comprends l’idée car j’ai moi-même eu un accident et il aurait fallu que j’ai ce casque pour ma santé. Mais d’un autre côté, est-ce que l’amende est nécessaire ? Même si elle est moins élevée que je ne le pensais. Cela ne réglera pas tous les mauvais comportements.
Romain
Niçois en trottinette électrique
Hors contrôle, deux autres usagers confient de pas avoir prévu d’acheter le casque. Un pari osé et dangereux, mais payant financièrement ? Dans le commerce, l’achat de cet équipement varie entre 20 et 30 euros selon les sites. L’amende, elle, est de 35 euros. Certains Niçois sont prêts à prendre le risque. « Je fais attention sur la route. Mais si je me fais prendre, je paierai, c’est tout », assume un homme d’une trentaine d’années dans une rue annexe.
Les non-porteurs de casque seront sanctionnés d’un PV à blanc qui sera envoyé au tribunal administratif de Nice. Ce dernier de l’appliquer l’amende ou non.
Les accidents plus graves en trottinette électriques selon la Ville
La ville de Nice, elle, avance une mesure de santé. « En trottinette électrique, les accidents sont plus dangereux en termes de blessures et de décès potentiels. Le CHU de Nice compte 400 à 500 accidents par an avec des traumatismes importants », justifie Anthony Borré.
Certaines zones de Nice comme la Promenade des Anglais ou République sont très exposées aux accidents, car les trottinettes passent plus vite. Ce qui pose des soucis aux policiers municipaux. « Nous ne pouvons pas engager des courses-poursuites avec chacun, les contrôles réguliers sont donc plus logiques. Les trottinettes sont souvent débridées, au-delà de 25 km/h », explique Anthony Borré, qui appelle le législateur à rendre obligatoire les plaques d’immatriculation sur les trottinettes électriques.
Pour rappel, cette mesure du casque obligatoire concerne uniquement les trottinettes électriques. À Nice, leur circulation a déjà été interdite sur les zones piétonnes.
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