Entouré mardi d’une grande partie de son équipe municipale, le maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, a annoncé l’union des écologistes avec une partie de la gauche et lancé une première opération de tractage militant sur les berges du Rhône.
Ils ont fendu l’attroupement de militants opportunément massés devant l’entrée du Ninkasi Guillotière pour se présenter à la presse avec l’Hôtel-Dieu en toile de fond. Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, son adjointe et députée socialiste, Sandrine Runel, et plusieurs de leurs soutiens ont annoncé ce mardi «l’union de la gauche» en vue du premier tour de l’élection municipale de mars. Une union qui va du Parti communiste à Place publique, mais sans l’Insoumise Anaïs Belouassa, ni l’ex-adjointe dissidente Nathalie Perrin-Gilbert, parties seules.
«Maintenant que nous sommes tous et toutes réunis, nous allons pouvoir partir en campagne, a déclaré Grégory Doucet. Nous aurons l’occasion de montrer nos propositions». Dans un rayon de soleil et sous de larges sourires, une grande partie de l’équipe municipale sortante, dont la garde rapprochée du maire, était présente et se voulait conquérante. L’édile assurait pourtant il y a encore quelques jours, micros ouverts comme éteints, qu’il ne se lancerait pas dans la campagne avant le début d’année 2026.
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Les deux récents sondages défavorables et les attaques répétés d’un Jean-Michel Aulas surfant autant sur sa notoriété que le rejet des écologistes ont précipité le calendrier. «Cette annonce d’union de la gauche après la Toussaint est prévue depuis plusieurs semaines», démentent plusieurs soutiens proches du maire comme Gautier Chapuis (EELV) et Valentin Lungenstrass (EELV). «Il n’y a pas d’urgence, nous sommes sortants, nous ne répondons pas aux oukases de Jean-Michel Aulas ni à quelconque autre pression», a martelé Sandrine Runel.
«Un bilan robuste qui fait notre fierté»
Chez les militants pourtant, on ressent comme un soulagement d’entrer dans la campagne après des semaines à essuyer les plâtres des attaques de Jean-Michel Aulas et à encaisser les mauvais sondages. «Il est temps de remettre l’école au milieu du village», lance un quadragénaire socialiste, tout sourire derrière son épaisse moustache. Face aux «fake-news» qu’ils dénoncent, les écologistes font le pari de l’explication de leur bilan.
Les quelques dizaines de soutiens présents ont chaleureusement applaudi Grégory Doucet, se faisant volontiers harangueur, et Sandrine Runel, avec qui il a alterné les prises de paroles. «On est compacts ! Ça y est, nous sommes tous et toutes réunis pour acter l’union de la gauche et de l’écologie à Lyon, a ainsi lancé le maire sortant, recevant les hourras de la foule. Tout le monde est là avec la ferme intention de s’appuyer sur un bilan robuste qui fait notre fierté».
Face aux attaques de Jean-Michel Aulas, Grégory Doucet a dit vouloir «s’appuyer sur un bilan robuste».
Le Figaro Lyon
Ils se sont ensuite lancés dans une opération de tractage sur les berges du Rhône que, hasard ou non, les équipes de Jean-Michel Aulas venaient elles aussi de labourer. Leur tract titré «Le Lyon qu’on aime» vantait «écoles rénovées», «quartiers piétons», «logements rénovés» ou encore «évènements qui rassemblent». Il citait 93% d’enfants heureux de leur cantine, 78% de Lyonnais satisfaits du développement des transports publics et 64% de l’encadrement des loyers, reprenant les chiffres d’un sondage paru ces dernières semaines.
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Des enquêtes d’opinion qui montrent que les politiques publiques développées par les écologistes sont plébiscitées par les habitants, qui rejettent toutefois leur maire. Ce sera ce delta que Grégory Doucet devra résorber pour conserver son fauteuil, dans une ville à la sociologie favorable, face à la menace Jean-Michel Aulas. Des lancements de campagnes sont prévus dans les arrondissements tout au long du mois.