Les géants de la technologie annoncent un projet d’envergure pour redonner à l’Europe une feuille de route dans l’intelligence artificielle (IA). Nvidia et Deutsche Telekom se sont associés pour lever une infrastructure d’IA dite « souveraine », en Allemagne, à hauteur d’environ 1 milliard d’euros, destinée à entrer en service dès le premier trimestre 2026.

NVIDIA Deutsch Telecom

Un projet structurel pour l’industrie allemande

Le projet s’inscrit dans l’initiative nationale Made 4 Germany, laquelle regroupe plus de cent entreprises visant à renforcer la compétitivité industrielle allemande ainsi que la numérisation de son économie.

Située en Bavière, à Munich, l’infrastructure — qualifiée d’AI factory ou industrial AI cloud— sera logée dans un data-center refait à neuf par Deutsche Telekom. Elle devrait abriter à terme quelque 10 000 GPU Nvidia Blackwell dans sa phase initiale.

L’un des points clés de l’annonce : les données resteront en Europe (et plus précisément en Allemagne, un impératif de souveraineté numérique). Le site fournira des services à destination des grands groupes, des PME, des start-ups et des applications manufacturières comme la simulation, le jumeau numérique ou la robotique avancée.

L'Allemagne s'allie à Nvidia pour être le futur centre européen de l’IA !

Pourquoi ce partenariat ?

L’Allemagne, mais également l’Europe, souhaitent réduire la dépendance technologique vis-à-vis des États-Unis et de la Chine dans le domaine des supercalculateurs et de l’IA. Comme le souligne Nvidia, dans l’ère de l’IA, chaque fabricant a besoin de deux usines : une pour fabriquer les choses, et une pour créer l’intelligence qui les anime.

L’investissement est à double tranchant : il s’agit à la fois d’un chantier industriel de pointe et d’un signal politique fort. Le concept d’IA souveraine devient une pièce maîtresse de la stratégie européenne de montée en puissance technologique.

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Les enjeux pour l’Europe et l’industrie

Pour les industriels allemands et européens, cette infrastructure leur ouvrira l’accès à des capacités de calcul avancées, via la plateforme de Nvidia (CUDA-X, Omniverse) et le support de partenaires comme Siemens ou Ansys.

Du côté économique, le projet doit accroître l’attrait du territoire allemand pour les investissements liés à l’IA et aux data-centers. Enfin, sur le plan environnemental et sociétal, Deutsche Telekom a déclaré que le site serait alimenté intégralement par des énergies renouvelables, respectant les engagements de durabilité.

ET la suite

Ce lancement marque un tournant. L’Europe veut désormais créer ses propres usines d’IA, sur son sol, plutôt que d’importer passivement des solutions. Il reste toutefois à concrétiser ces promesses : l’exploitation effective de milliers de GPU, la montée en charge, le succès auprès des PME. L’usine IA souveraine de Munich pourrait devenir un modèle à suivre… ou un signal précurseur d’un écart toujours plus grand entre ambition et exécution.