Le groupe agroalimentaire Danone prévoit de fermer en juillet 2027 l’usine Blédina basée à Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, a appris Le Progrès. Le projet de fermeture a été annoncé mardi matin aux partenaires sociaux et à l’ensemble des 117 salariés du site historique de Villefranche-sur-Saône.
Le site qui fabrique des céréales infantiles sous les marques Blédine et Phosphatine fait face à la décroissance de son marché en Europe et en Afrique.
Selon nos sources, l’usine fait face depuis plus d’une dizaine d’années à une baisse chronique de son activité, marquée par une chute de 50% des volumes produits.
Chute du marché en Europe
Selon nos informations, le projet de fermeture s’appuie en premier lieu sur le recul du marché européen, compliqué par la baisse de la natalité et l’évolution des modes de consommation. Il a eu pour conséquence une baisse des volumes commercialisés par Danone de 35% au cours des cinq dernières années.
Le site de Villefranche-sur-Saône doit également faire face à un déficit de compétitivité sur le marché africain.
Le siège social de Blédina, basé à Limonest, près de Lyon, ne serait pas concerné par le projet de fermeture.
Depuis dix ans, Danone aurait investi près de 134 millions d’euros dans le site désormais menacé, dont 50 millions d’euros dans sa modernisation et dans des tentatives de diversification.
La direction de Danone prévoit de trouver une solution adaptée et personnalisée pour chaque salarié concerné par le projet de fermeture de l’usine de Villefranche-sur-Saône. Elle envisage en particulier de proposer un emploi en France à chaque salarié concerné en privilégiant la mobilité interne en région lyonnaise, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et en France.
Le ministre délégué chargé de l’Industrie Sébastien Martin, interrogé par l’AFP, a dit « prendre acte avec gravité » de cette annonce.
« Le gouvernement sera extrêmement vigilant au respect par Danone de ses obligations envers ses salariés, et à la mise en œuvre de mesures d’accompagnement de qualité (reclassement, reconversion professionnelles), en lien avec les partenaires sociaux et les services de l’Etat », a-t-il réagi.
La ministère sera également « très attentif à la mise en œuvre d’une convention de revitalisation et à la mise en place d’un processus sérieux de recherche de repreneurs ».
« Rupture profonde »
« Tout a toujours été fait pour soutenir Blédina, quelle déception ! » a réagi l’ancien député et maire de Villefranche, ajourd’hui conseiller régional, Bernard Perrut (LR). L’élu se désole « d’une rupture profonde dans notre histoire, pour nous les Caladois attachés à cette entreprise implantée en 1881 où ont travaillé nos aïeux, parents et amis. C’était la renommée et la fierté de Villefranche ».
« La Région sera attentive à l’avenir du site et à la poursuite d’activités qui créent des emplois, et s’engagera aux côtés des élus de Villefranche soucieux du développement économique et de l’emploi dans la ville », poursuit Bernard Perrut.