Par Ambre Philouze-Rousseau
Pendant que la planète regarde, sidérée, le bras de fer auquel se livrent Donald Trump et Vladimir Poutine à coups de dissuasion nucléaire, l’avenir de l’Europe se joue sur le front ukrainien. Là où le fracas de la guerre ne faiblit pas : en octobre, 270 missiles russes ont frappé le territoire de Kiev, un record depuis début 2023. Au sol, les troupes de Moscou continuent de grappiller du terrain : plus de 460 km² en octobre. Après vingt mois de siège, la ville de Pokrovsk risque désormais de tomber aux mains des Russes.
Située à la croisée de routes régionales et lignes ferroviaires stratégiques, cette localité est cruciale pour le ravitaillement des troupes ukrainiennes. Sa prise ouvrirait le front ouest aux soldats russes, qui pourraient progresser en direction de Dnipro et Kharkiv. Elle entraînerait la chute de la ville de Myrnohrad et, avec elle, toute une zone de près de 80 km².
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est rendu sur place mardi, redoute que le symbole d’une telle prise aide la Russie à faire valoir la réussite de sa campagne militaire auprès d’une administration Trump toujours plus encline à se ranger du côté des brutes.
Dans ce contexte, l’étude de l’Institut français des relations internationales, parue mardi, sur l’évolution des rapports de force entre l’Europe et la Russie, est édifiante. Extrait choisi : « Si l’engagement américain venait à faiblir ou si la résistance ukrainienne s’effondrait, les perspectives d’une confrontation militaire directe avec la Russie sur le sol européen augmenteraient considérablement. »