Depuis qu’il ou elle a reçu une lettre du ministère allemand de l’Intérieur, il ou elle « tremble de tout son corps et n’arrête pas de pleurer ». Il ou elle ne veut ni « argent ni pain, mais juste vivre en sécurité », réagit un ou une Afghan(e), dans un témoignage transmis par l’ONG Kabul Luftbrücke (Pont Aérien Kaboul) à l’AFP.

Avant que le chancelier conservateur Friedrich Merz ne rentre en fonction le 6 mai dernier, l’Allemagne s’était engagée à accueillir des réfugiés afghans, notamment des filles et des femmes, qui fuient le régime des talibans dans le cadre d’un programme humanitaire. Mais depuis, la politique migratoire s’est durcie.

La justice a contraint le gouvernement à accueillir une partie d’entre eux. D’autres patientent au Pakistan en l’attente d’un visa, dans la crainte d’être expulsé vers l’Afghanistan et ont reçu un mail.

Le ministère confirme une offre dans ce sens

Une porte-parole du ministère de l’Intérieur a succinctement indiqué à l’AFP qu’« il existe des offres dans le cadre d’un programme de retour volontaire en Afghanistan ou de départ vers un autre pays tiers ».

Une somme d’argent serait proposée, incluant une aide à la « réintégration » en vue d’un retour en Afghanistan, d’après cette ONG, fondée en août 2021, quand les talibans ont pris le pouvoir.

Selon Kabul Luftbrücke, les réfugiés doivent y répondre dans un délai de deux semaines. Les Afghans susceptibles d’être accueillis en Allemagne ont soit travaillé pour l’armée allemande avant le retour des talibans, ou sont considérés comme particulièrement menacés, exerçant comme journalistes, avocats ou militants des droits de l’Homme.

Aucun réfugié ne prévoirait d’accepter l’offre

Eva Beyer, membre de l’ONG Kabul Luftbrücke, a indiqué, qu’à sa connaissance, aucun réfugié concerné ne prévoyait d’accepter l’offre du gouvernement allemand, qui a suscité beaucoup d’indignation.

Depuis septembre, près d’une centaine de réfugiés, répartis en trois groupes, sont arrivés en Allemagne après avoir intenté un procès au gouvernement.

Un « consensus » fragile avec le Pakistan

Environ 2 000 Afghans bénéficiant d’une promesse d’accueil des autorités allemandes sont encore bloqués au Pakistan. Il existe un « consensus » avec le Pakistan pour ne pas arrêter ni expulser ces personnes d’ici la fin de l’année, avait indiqué en septembre un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Cependant, selon Kabul Luftbrücke, 17 arrestations ont eu lieu fin octobre et les affrontements militaires entre l’Afghanistan et le Pakistan ont aggravé leur situation.