Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français retenus en Iran depuis mai 2022, « sont sortis de prison », annonce Emmanuel Macron. « Le dialogue se poursuit pour permettre leur retour en France le plus rapidement possible », ajoute le chef d’Etat, exprimant son « soulagement ». Ils étaient détenus en Iran depuis 1.277 jours.

Le ministère des Affaires étrangères précise qu’ils se trouvent « à la Résidence de France, à Téhéran, dans l’attente de leur libération définitive ». « Ces deux ressortissants français incarcérés pour des infractions à la sécurité nationale ont été libérés sous caution par le juge en charge de l’affaire et seront placés sous surveillance jusqu’à la prochaine étape judiciaire », précise le porte-parole de la diplomatie iranienne, Ismaïl Baghaï.

Le 14 octobre, le couple, considéré comme des otages d’Etat par la France, avait été lourdement condamné à vingt et dix-sept ans de prison. Le tribunal iranien les avait reconnus coupables d’espionnage au profit des services de renseignement français et israéliens.

Interpellés le 7 mai 2022

« Nous veillerons à ce qu’un jour justice puisse être rendue » déclarent leurs avocats ont déclaré maîtres Martin Pradel, Chirinne Ardakani, Emma Villard et Karine Rivoallan. Les droits de leurs clients « ont été bafoués chaque jour depuis ce 7 mai 2022 », précisent-ils.

Ces dernières semaines, les nouvelles sur leur état de santé étaient alarmantes, selon les proches qui avaient pu s’entretenir brièvement avec eux. « J’ai échangé avec leur famille et dépêché sur place une équipe qui les accompagnera personnellement, aux côtés des agents de l’ambassade », a écrit le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. « Ils vont bien, ils semblent en bonne santé ».

Enseignants et militants syndicaux, Cécile Kohler, 40 ans, et Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés en Iran le 7 mai 2022 au dernier jour d’un voyage touristique. Ils étaient les deux derniers Français officiellement détenus par la République islamique. Une vingtaine d’Occidentaux y sont toujours emprisonnés.

Lumière allumée 24 h/24, 30 minutes de sortie deux ou trois fois par semaine, rares et courts appels sous haute surveillance à leurs proches… Ils avaient été contraints à des « aveux forcés » diffusés sur la télévision d’Etat iranienne quelques mois après leur arrestation. Ils n’ont reçu depuis que quelques visites consulaires. « C’est un immense soulagement. On sait qu’ils ne sont plus soumis à ce traitement inhumain auquel ils avaient droit, et que maintenant ils sont à l’ambassade, donc ils sont déjà dans un petit bout de France », expliquent les parents de Cécile Kohler.

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Le 22 octobre, l’Iranienne Mahdieh Esfandiari, poursuivie en France pour apologie du terrorisme et dont Téhéran proposait l’échange contre les deux Français, avait obtenu, contre l’avis du parquet, sa libération sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès à Paris en janvier. Son contrôle judiciaire prévoyait notamment une « obligation de pointer au commissariat ». On ignore si elle se trouve toujours en France et si sa libération sous contrôle judiciaire a pu faciliter celle de Cécile Kohler et Jacques Paris.