INTERNATIONAL – Loin d’être totalement libres. Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans et demi, accusés d’espionnage au profit des renseignements français et israélien, « sont sortis de la prison d’Evin », a annoncé ce mardi 4 novembre au soir Emmanuel Macron. Le président de la République précisant bien qu’il s’agissait d’une « première étape ».
Ils sont actuellement « en sécurité » à la résidence de l’ambassadeur de France, à Téhéran, « dans l’attente de leur libération définitive », a insisté sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, annonce Macron
Les deux ressortissants « vont bien, semblent en bonne santé », a-t-il ensuite commenté sur la chaîne France 2, en précisant avoir « appelé (son) homologue ministre des Affaires étrangères de l’Iran pour saluer le geste qui a été fait ».
C’est une « liberté conditionnelle », affirme l’Iran
Mais leur départ de l’Iran n’est pas encore à l’ordre du jour. « Nous allons continuer le travail que nous avons engagé depuis des semaines et des mois pour obtenir leur libération définitive », par les autorités judiciaires iraniennes, a ajouté Jean-Noël Barrot.
Cécile Kohler et Jacques Paris sont en « liberté conditionnelle » et ont été « libérés sous caution », a précisé sur ce point la diplomatie iranienne.
« Ces deux ressortissants français incarcérés pour des infractions à la sécurité nationale ont été libérés sous caution par le juge en charge de l’affaire et seront placés sous surveillance jusqu’à la prochaine étape judiciaire », a écrit dans un communiqué intitulé « libération conditionnelle de deux ressortissants français », le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.
Confinés dans l’ambassade
Pour le moment donc, la date de leur retour en France n’est pas connue et pourrait ne pas être donnée d’ici plusieurs jours, voire semaines, explique la juge Abnousse Shalmani, éditorialiste international pour LCI : « Ça fait partie de la tactique de torture à l’iranienne, c’est une spécialité des Mollah. Ça veut dire qu’ils peuvent rester coincés deux ou trois mois à l’ambassade de France, ce n’est pas impossible. »
Malgré tout, cette première étape a été saluée par les avocats des deux Français, maîtres Martin Pradel, Chirinne Ardakani, Emma Villard et Karine Rivoallan, qui évoquent un « jour nouveau » pour Cécile Kohler et Jacques Paris, « mettant fin à leur détention arbitraire qui a duré 1 277 jours », dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Je suis tellement émue de savoir qu’ils vont rentrer, qu’ils vont pouvoir reprendre leur vie normale », a quant à elle réagi auprès de France 2 la mère de Cécile Kohler, Mireille, la voix étranglée par les sanglots.