Par
Julie Bossart
Publié le
4 nov. 2025 à 18h16
En venant en aide à sa famille, il a tué un homme. Samedi 29 juin 2024, vers 6 h 30, un jeune policier affecté en Seine-Saint-Denis s’est rendu au domicile de sa grand-mère, à Bobigny. Cette dernière l’avait appelé, alertée d’avoir entendu du bruit chez elle. Sur place, l’agent de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) a découvert dans le garage de la nonagénaire un individu qui se serait montré menaçant, expliquera-t-il. Alors qu’il n’était pas en service, il a fait usage de son arme à sept reprises. L’intrus n’a pas survécu.
Un « risque de réitération » avancé
Une information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte et le fonctionnaire de police a été placé en détention provisoire. Il a recouvré la liberté après seize mois derrière les barreaux, a annoncé son avocat, Me Laurent-Franck Lienard, lundi 3 novembre 2025 sur Facebook. Mais il « sort brisé de cette expérience ».
Cliquez ici pour visualiser le contenu
Pour le conseil spécialisé dans la défense des forces de l’ordre et du droit des armes, par ailleurs chargé du cas du policier auteur du tir mortel sur Nahel Merzouk, il s’agit d’une victoire obtenue après « sept demandes de mises en liberté, toutes rejetées au motif d’un prétendu risque de réitération », a-t-il recontextualisé dans un précédent post où il condamnait le traitement « inédit et terriblement choquant » infligé à son client.
« Broyé par une justice à la sévérité rare », le policier était « en train de mourir à petit feu au fond d’une cellule pour avoir défendu sa vie », dénonçait Me Laurent-Franck Lienard. Et de justifier, le jour du drame, le policier aurait ouvert le feu « sur un individu qui le chargeait, armé d’un outil métallique ». Une version contestée par l’avocat de la victime.
« Les mensonges » du policier
Cité par Le Figaro, Me Yassine Bouzrou considère que les conclusions de la reconstitution, menée fin septembre, ont « démontré les nombreux mensonges du policier » et que sa version « est totalement contraire à la vérité ». Toujours selon lui, la victime était un travailleur clandestin qui effectuait de menus travaux chez la grand-mère du policier.
Si la cour d’appel de Paris a confirmé la décision du juge des libertés et de la détention, malgré l’appel du parquet qui s’opposait à toute levée de détention, Éric reste sous contrôle judiciaire, assigné à résidence. « Il va falloir qu’il se rétablisse pour faire face aux prochaines échéances, mais c’est en homme libre qu’il les affrontera », salue Me Laurent-Franck Lienard. L’information judiciaire court et la date du procès n’a pas été fixée.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.