Les yeux pour pleurer et aucun lot de consolation. Dans un choc électrique et une animosité impensable entre les deux formations, Paris a perdu ses idéaux et deux nouveaux joueurs ce mardi soir, ce qui ne compromet pas sa saison européenne mais l’affaiblit physiquement et mentalement pur plusieurs semaines.
Après le bonheur de la lévitation jusqu’au 13 août dernier et la Supercoupe d’Europe en poche, il se cogne au réel avec des joies (Barcelone, Leverkusen) et un quotidien affreux, sale et méchant (les blessures, essentiellement). Rien ne lui est épargné tandis qu’il se met aussi de son plein gré dans des situations impossibles. Le sauvetage in extremis contre Nice samedi (1-0 à la 94e) n’a pas connu de rebelote ce mardi soir au Parc.
Un cauchemar aura traversé ce PSG-Bayern Munich, avec une équipe incapable de répondre tactiquement à la force tellurique des Allemands, et de nouveaux blessés pour les champions d’Europe. La défaite, même si elle fait mal à la tête, ils s’en remettront. Les absents, pas sûr. Parce qu’ils deviennent le décor intime de la saison parisienne, avec un Ousmane Dembélé qui ne la démarre toujours pas. Quand pourront-ils profiter, et nous avec, du Ballon d’or ?
Quant à Achraf Hakimi, irremplaçable latéral, ses larmes après une cheville broyée par Luis Diaz n’annonce rien de bon pour son futur immédiat, en commençant par la Coupe d’Afrique des nations organisée en fin d’année, chez lui, au Maroc.
On connaît les raisons de cette avalanche, même si le Colombien, d’un tacle abominable, n’a pas eu besoin de la Coupe du monde des clubs et d’un calendrier démentiel pour provoquer un drame supplémentaire et un pensionnaire de plus à l’infirmerie. Le mercato, qui n’était jusqu’ici pas une option en cas de blessure, va revenir peupler les nuits des décideurs parisiens. Lesquels ont vu le meilleur adversaire depuis trois ans et le début du mandat de Luis Enrique à Paris venir s’amuser au Parc des Princes.
Un but rageux de Joao Neves
Le Bayern a livré une masterclass inouïe, même si les deux premiers buts ont été donnés aux Bavarois sur des pertes de balle incroyables de Nuno Mendes et surtout de Marquinhos, réduit à une erreur à la El Chadaille Bitshiabu un soir à Munich sous Christophe Galtier en 8e de finale retour de la C1. Ce n’est pas exactement le destin prévu après le sacre européen que le Brésilien aura passé une vie de footballeur à attendre.
Les hommes de Vincent Kompany ont réussi comme aucune autre équipe à presser le PSG, Vitinha d’abord, tout en limitant dans leurs zones les latéraux, obligeant Paris à ressortir le ballon autrement et surtout à construire le jeu différemment. Spoiler : ils ne savent pas faire, sous le double fardeau de l’urgence et sans oxygène, pris à la gorge systématiquement par un Allemand sur le porteur, avant d’être réduit à dix et de se replier. La performance de Dayot Upamecano, que l’on n’avait jamais vu aussi haut et influent dans une partie, demeure un émerveillement, en songeant à ce que pourrait ressembler une charnière avec lui et Willian Pacho.
Bradley Barcola, qui n’avait pas vraiment envie de défendre ce mercredi, est passé une seule fois face à son vis à vis alors que Khvicha Kvaratskhelia a dû prendre l’axe après la sortie du Ballon d’or. Le Géorgien avait de bonnes jambes, pourtant, mais entre Kang-in Lee, le remplaçant de Dembélé, plus passeur, et l’ancien Lyonnais, très gêné avec le ballon, le choix de recentrer l’ex-Napolitain avait sa logique, celle d’un attaquant aux deux pieds et davantage buteur que ses deux comparses du secteur offensif avant l’entrée de Gonçalo Ramos à 25 minutes du terme. Rien ne viendra éclairer la nuit parisienne malgré un but rageux de João Neves…