Connue dans le monde entier des surfeurs urbains, la mythique vague de l’Eisbach, au cœur de Munich, en Allemagne, a disparu après des travaux de nettoyage du lit de la rivière. Un choc pour les passionnés qui, depuis quarante ans, défient chaque jour ce rouleau artificiel devenu emblématique du surf fluvial.
Vendredi dernier, à la suite d’opérations destinées à enlever les sédiments et les déchets accumulés, la vague ne s’est pas reformée. « Nous sommes désemparés », confie le surfeur Klaus Rudolf au magazine Stern. « Vendredi soir, je me tenais au bord de l’eau avec ma planche et je n’en croyais pas mes yeux. » Le constat est amer : l’un des spots les plus photographiés de la capitale bavaroise n’offre plus qu’un courant calme et silencieux.
Des milliers de visiteurs chaque année
Alertées par la communauté des surfeurs, les autorités municipales ont assuré vouloir agir vite. « La municipalité travaille avec le service des eaux et les surfeurs pour trouver une solution rapide afin que la célèbre vague de surf soit bientôt à nouveau disponible comme d’habitude », a déclaré le maire Dieter Reiter. Des mesures de débit sont actuellement menées afin de recalibrer les niveaux d’eau de l’Eisbach et de recréer la fameuse vague permanente.
Située à l’entrée du vaste Englischer Garten, la vague de l’Eisbach est considérée par les autorités touristiques bavaroises comme « la plus constante, la plus grande et la meilleure des vagues de centre-ville ». Ce site attire chaque année des milliers de visiteurs, curieux de voir évoluer les surfeurs à quelques mètres du trafic urbain.
Un lieu mythique mais dangereux
Mais ce lieu mythique reste dangereux. En avril dernier, une surfeuse allemande expérimentée y a trouvé la mort après s’être coincée sous l’eau de nuit. Si l’enquête n’a révélé aucune faute des autorités, de nouvelles règles ont été imposées : interdiction de surfer entre 22 heures et 5h30, âge minimum fixé à 14 ans et obligation d’un leash détachable en cas d’urgence.
En attendant, les planches restent rangées. Les surfeurs espèrent que la vague renaîtra bientôt, fidèle à sa légende et à l’esprit libre qui anime depuis quatre décennies ce coin unique de Munich.