Une cérémonie de lancement du sous-marin Khabarovsk s’est déroulée ce week-end au chantier naval de Severodvinsk, dans le Grand Nord russe. Ce nouveau sous-marin nucléaire est conçu pour pouvoir mettre en œuvre le nouveau drone-torpille à propulsion nucléaire Poseidon.

Les grandes démonstrations du temps de la Guerre froide sont belles et bien de retour. Quelques jours seulement après avoir annoncé le premier test de sa nouvelle super arme, la torpille Poseidon, la Russie a diffusé des images du lancement de son nouveau sous-marin spécial Khabarovsk (désigné croiseur sous-marin nucléaire lanceur de missiles en Russie). Il avait été mis sur cale en 2014. 

Ce bâtiment fait partie du Projet 09851, qui emprunterait une partie du design des Borei, les nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) russes, mais avec des dimensions réduites. Le Khabarovsk se distinguerait ainsi par un déplacement plus léger, aux alentours de 10.000 tonnes (contre 15.000 pour un Borei) et une longueur estimée à 140 mètres. Il n’est pas dit si le Khabarovsk sera doté de missiles balistiques en plus des Poseidon étant donné sa taille plus modeste et le fait qu’il a été spécialement conçu pour emporter ladite torpille. Le même chantier naval de Severodvinsk construit un sistership, l’Ulyanovsk, dont la mise sur cale remonte à 2017.

 

Le Khabarovsk dispose d’une pompe-hélice (ici camouflée).

 

Jusqu’ici, un seul sous-marin était connu pour être capable de mettre en œuvre la torpille Poseidon, à savoir le Belgorod, développé sur la base d’un sous-marin lance-missiles antinavires à propulsion nucléaire du type Oscar II qui a été officiellement mis en service à l’été 2022.

 

Un sous-marin nucléaire de classe Oscar II, dont est dérivé le Belgorod. 

 

La torpille Poseidon, de la taille d’un mini sous-marin, doit disposer d’une autonomie illimitée grâce à sa propulsion nucléaire. Il est ensuite question de développer une ogive thermonucléaire spéciale, permettant lors d’une détonation au large des côtes de sa cible de créer un raz de marée dévastateur. Une arme terrifiante donc, largement utilisée par le pouvoir russe en guise de propagande. Elle est en tout cas censée garantir la capacité d’une « seconde frappe ». La grande peur depuis l’âge atomique étant d’être pris par surprise par un ennemi effectuant une première frappe nucléaire décapitante et de ne pas pouvoir répliquer. Dans la même optique de guerre psychologique, la Russie a annoncé avoir développé un missile à propulsion nucléaire, le Bourevestnik, pouvant frapper n’importe quel endroit de la planète et selon le président Vladimir Poutine être invulnérable à tout système anti-missiles. 

Ces efforts militaires de la Russie sont à mettre en balance avec la guerre en Ukraine où ses forces militaires tentent toujours après trois ans de venir à bout des Ukrainiens. Ces derniers ont encore récemment infligé de lourdes pertes à la Russie en attaquant avec des drones des installations pétrolières en mer Noire. 

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