Arrêtés à Téhéran le 7 mai 2022 au terme d’un séjour touristique, Cécile Kohler et Jacques Paris “sont en route pour l’ambassade de France à Téhéran”, a annoncé mardi Emmanuel Macron sur X, évoquant une “première étape”. Ils sont “en sécurité” à la résidence de l’ambassadeur de France, à Téhéran “dans l’attente de leur libération définitive”, a ajouté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Ils “vont bien, ils semblent en bonne santé”, a-t-il enfin précisé.
Dans un communiqué rapporté par la RTBF, les avocats du couple ont salué un “jour nouveau” pour eux, “mettant fin à leur détention arbitraire qui a duré 1 277 jours”. Condamnés mi-octobre à respectivement 20 et 17 ans d’emprisonnement, pour “espionnage au profit des renseignements français et israélien”, Cécile Kohler et Jacques Paris, “les deux derniers Français officiellement détenus en Iran” ont toujours “clamé leur innocence”, rappelle la radiotélévision belge.
Selon le Jerusalem Post, “les espoirs de libération” des deux Français s’étaient “ravivés” au printemps, après l’arrestation en France de Mahdieh Esfandiari, une étudiante iranienne à Lyon, poursuivie pour des publications anti israéliennes sur les réseaux sociaux.
Selon l’agence iranienne Tasnim, citée par le quotidien israélien, un responsable du ministère des Affaires étrangères à Téhéran avait alors laissé entendre qu’Esfandiari pourrait être échangée contre des prisonniers français. Elle a finalement été remise en liberté sous conditions fin octobre, alimentant les spéculations sur un possible accord.
“Soulagement”
Le visage de Cécile Kohler et Jacques Paris, apparu dans la presse quelques jours après leur arrestation en 2022, avait ému la France, se souvient le quotidien suisse Le Temps : celui d’une professeure de lettres alsacienne de 41 ans, “souriante, cheveux châtain mi-longs”, et celui de son compagnon, un retraité nantais de 72 ans, “au regard pétillant derrière ses lunettes”.
Agrégée de lettres modernes, passionnée de Proust et de Dostoïevski, Cécile Kohler a enseigné en lycée et milité au sein de Force ouvrière, où elle était chargée des relations internationales. “Un argument utilisé à charge par les autorités iraniennes, qui les a accusés d’avoir rencontré des syndicalistes iraniens durant leur séjour”, précise le journal suisse francophone. Quant à Jacques Paris, ancien professeur de mathématiques et coureur de semi-marathon, il est décrit par ses collègues et ses élèves, dans l’article du Temps, comme un homme “cultivé” et “bienveillant”.
Tous deux avaient d’abord été incarcérés dans la “sinistre” prison d’Evin, avant d’être transférés vers un lieu tenu secret en juin dernier, après des frappes israéliennes sur Téhéran. “Le dialogue se poursuit pour permettre leur retour en France le plus rapidement possible”, a déclaré le président français, exprimant son “soulagement”.