Un avant-goût des élections de mi-mandat prévues l’an prochain ? Les résultats de la soirée électorale ont accouché un peu partout aux États-Unis de résultats très favorables aux candidats démocrates. À New York, Zohran Mamdani a largement devancé l’indépendant Andrew Cuomo, qui avait reçu le soutien de Donald Trump en fin de semaine dernière. Dans le New Jersey, la candidate démocrate au poste de Gouverneur Mikie Sherrill, que les sondages annonçaient au coude-à-coude avec le Républicain Jack Ciattarelli, a fini largement devant (55/43).
En Virginie, l’issue était attendue mais pas forcément par un tel écart : une quinzaine de points d’avance pour Abigail Spanberger sur la républicaine Winsome Earle-Sears, là aussi pour le poste de Gouverneur. Enfin, en Californie, la « proposition 50″ qui visait à autoriser l’État à redessiner les cartes électorales, a également été adoptée. Elle était poussée par l’ambitieux Gouverneur Gavin Newsom, désireux de se battre pied à pied avec Donald Trump et les tentatives des Républicains de modifier ces cartes électorales ailleurs aux États-Unis, notamment au Texas.
Ces résultats interviennent alors que l’Amérique est dirigée d’une main de fer, depuis neuf mois, par une administration républicaine en place à la Maison Blanche accusée de ne pas toujours respecter les contre-pouvoirs. Ces résultats électoraux, surtout les élections des gouverneurs, toujours très politiques, sont vus par beaucoup comme vague anti-Trump.
« Trump n’était pas sur les bulletins ! »
« Trump n’était pas sur les bulletins de vote !, a réagi le principal intéressé, le président américain, tout en majuscules sur son réseau social. Cela et le shutdown sont les deux raisons pour lesquelles les Républicains ont perdu les élections ce soir. »
Dans un an, les élections de mi-mandat, les Midterms, renouvelleront comme tous les deux ans l’ensemble de la Chambre des représentants (l’équivalent de l’Assemblée nationale) et un tiers du Sénat. Actuellement, les Républicains tiennent les deux chambres d’une courte majorité. Les Démocrates peuvent-ils y espérer un raz de marée, de nature à reprendre la majorité dans l’une voire les deux assemblées ?
Barack Obama a tracé le chemin dans un message publié sur les réseaux sociaux : « Cela nous rappelle que lorsque nous nous unissons autour de dirigeants forts et visionnaires, soucieux des enjeux importants, nous pouvons gagner, a indiqué l’ancien président démocrate. Il nous reste encore beaucoup à faire, mais l’avenir semble un peu plus prometteur. »
Le dilemme des Démocrates
Il n’y avait pourtant pas union sacrée derrière tous les candidats du côté des démocrates. Zohran Mamdani a remporté la primaire de son parti contre toute attente, et aussi contre la volonté de certains dirigeants qui défendent une ligne plus modérée. Le chef des démocrates au Sénat, le très influent Chuck Schumer (75 ans), a ainsi refusé de dire jusqu’au bout pour qui il avait voté dans l’élection pour la mairie de New York.
L’élue progressiste de New York Alexandria Ocasio-Cortez (36 ans), qui défend depuis toujours une ligne très à gauche, n’y est d’ailleurs pas allée par quatre chemins pour dire ce qu’elle pensait de son parti : « Zohran n’a pas seulement battu un adversaire républicain, il a aussi battu la vieille garde du parti démocrate, a-t-elle cinglé sur CNN. Le parti démocrate ne pourra pas durer bien plus longtemps en refusant de voir le futur, en oubliant les jeunes, et cette jeune génération démocrate pleine de diversité. »
Le candidat malheureux à la maire de New York, Andrew Cuomo, qui avait décidé de se maintenir en tant qu’indépendant après avoir été battu lors des primaires du parti démocrate par Zohran Mamdani, n’a pas dit autre chose dans son discours de défaite : « Cette campagne a consisté en un débat autour des philosophies qui façonnent le parti démocrate, le futur de cette ville et celui de ce pays. »
Un vent de changement souffle sur le parti démocrate. Le mouvement progressiste va devoir affronter, dans les mois à venir au cours des primaires un peu partout sur le territoire, cette même question : doit-il poursuivre sur sa ligne modérée ou embrasser un total contre-pied à Donald Trump ?