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« Ce contraste permanent qui vous fait vous sentir vivant »
Le Karoo est une terre d’extrêmes, alternant montagnes et plaines infinies, poussière et boue, froid glacial et soleil implacable. La Nedbank Gravel Burn traverse des villages isolés, des plaines arides et des vallées sculptées par le vent, le long d’un parcours qui change de visage chaque jour. « Ce n’est pas seulement une course : c’est un voyage au cœur d’une nature à l’état pur », déclare Maurizio Fondriest. « Tout est extrême. La pluie du premier jour nous a accueillis avec de la boue et du froid, mais aussi avec une énergie contagieuse. Malgré les conditions difficiles, on ressentait l’esprit du vrai cyclisme, celui qui vous met à l’épreuve et vous ramène à l’essentiel. »
Les premières étapes ont été marquées par des conditions météorologiques quasi épiques : fortes pluies, routes inondées et kilomètres de chemins de terre rendus dangereux par une boue épaisse. Puis, au fil des jours, le Karoo a montré son double visage : des nuits glaciales suivies d’après-midi caniculaires et d’un vent constant. « Un matin, nous nous sommes réveillés avec du givre sur les tentes », explique Fondriest. « Nous avions les mains engourdies, mais quand le soleil s’est levé, c’était comme un autre monde. C’est ce contraste permanent qui vous fait vous sentir vivant. Chaque étape est un petit voyage intérieur. »
Dans cet environnement hostile, Carlotta Fondriest s’est distinguée par sa constance, sa force mentale et sa capacité d’adaptation.Étape après étape, elle a construit sa performance, remportant finalement la victoire dans sa catégorie d’âge – un résultat d’une grande valeur sportive et symbolique. « Carlotta a été fantastique », commente Maurizio. « Elle a couru intelligemment et sereinement, même dans les moments les plus difficiles. Elle a tellement grandi, tant sur le plan personnel que sportif. La voir affronter le Karoo avec cet état d’esprit est ma plus grande réussite. Le podium est important, mais ce qu’elle retiendra de cette expérience a encore plus de valeur. »
« Cette semaine m’a rappelé ce que signifie vraiment le cyclisme »
Au-delà de l’effort physique et de la compétition, ce qui a vraiment rendu le Nedbank Gravel Burn unique, c’était l’atmosphère qui régnait au camp chaque soir. Mécaniciens, bénévoles, organisateurs et coureurs se réunissaient autour du feu, partageant des histoires, de la nourriture et des rires. « Cette semaine m’a rappelé ce que signifie vraiment le cyclisme », réfléchit Maurizio. « Ce n’est pas seulement une question de watts et de résultats, c’est une question de personnes, d’émotions et de moments inoubliables. Nous devons vraiment applaudir Kevin Vermaak et toute son équipe : de l’organisation impeccable aux bénévoles qui nous ont aidés chaque jour, en passant par le DJ qui a redonné le sourire à tout le monde chaque soir. Ce qu’ils ont créé ici est vraiment extraordinaire. »
Pour Maurizio et Carlotta, la ligne d’arrivée n’était pas seulement la fin d’une course, mais la conclusion d’un voyage partagé, un retour aux sources du sport et à la beauté de la simplicité. « Au final, ce qui compte, ce n’est pas le classement, mais ce que l’on retient de cette expérience », conclut Maurizio. « Nous avons affronté toutes les difficultés : la pluie, le froid, le vent et la fatigue, mais toujours ensemble. Ce fut un privilège de vivre cette aventure avec ma fille, au cœur de l’Afrique. C’est une semaine que nous n’oublierons jamais, et je suis reconnaissant d’avoir eu à mes côtés les partenaires avec lesquels j’ai tissé des liens forts et personnels au fil des ans. Je tiens à remercier sincèrement mes partenaires de longue date : Alpecin, Trentino, Fondriest Bici, Q36.5, Banca Mediolanum, FSA et Vision. Ils m’ont accompagné sur chaque kilomètre de cette terre sauvage, rude et extraordinaire. Nous avons écrit une belle histoire, et je suis fier de l’avoir écrite avec eux. »
Le rideau tombe sur le Nedbank Gravel Burn 2025, mais pour Maurizio et Carlotta Fondriest, l’émotion est loin d’être terminée.Les moments vécus au cœur du Grand Karoo feront bientôt l’objet d’un documentaire, mêlant des images de la course à des récits de la carrière du champion du monde 1988 – un voyage à travers la poussière, le vent et le cœur de deux cyclistes unis par une passion intemporelle.