Par

Rédaction Rennes

Publié le

5 nov. 2025 à 6h32

Mamadou-Sidi avait en fait « pris la fuite » le 29 août 2025, en plein après-midi, dans le quartier de Bréquigny, alors que des policiers procédaient à des « contrôles d’identité » près du point de deal de la rue d’Uppsala.

Le prévenu – décrit par les forces de l’ordre comme « de forte corpulence », « vêtu de noir » et porteur d’une « casquette Gucci » – s’était débarrassé dans sa course d’un « sac à dos », dans lequel avait été retrouvé un « pistolet semi-automatique » de calibre « 7,65 mm » chargé de « six munitions ».

Il arrête les conducteurs au feu rouge

Il avait ensuite tenté de « s’enfuir » en montant dans des véhicules « arrêtés au feu rouge » sur l’avenue Henri-Fréville et en ordonnant à leurs conducteurs de « rouler ».

Les policiers avaient d’ailleurs été obligés de « sortir leur arme » pour l’arrêter. Ils avaient finalement interpellé Mamadou-Sidi dans une Peugeot 3008 en faisant usage de leur « bombe lacrymogène », mais ils avaient été « pris à partie » par plusieurs personnes lors de cette arrestation. En garde à vue, le jeune homme avait « gardé le silence » sur ces faits.

La « peur » de subir des « violences policières »

Jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Rennes lundi 20 octobre 2025, il a finalement reconnu que sa « fuite » était une « réaction inappropriée ».

Mais il l’a justifiée par la « peur » de subir des « violences policières » : selon lui, les forces de l’ordre avaient « gazé » la « dizaine de personnes » présente et avaient « chargé comme des rugbymen », alors que des « mères de famille » se trouvaient avec leurs enfants. L’un des policiers qui l’ont interpellé l’aurait d’ailleurs déjà « violenté » lorsqu’il était mineur.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

Le prévenu – qui travaille comme « manutentionnaire » en région parisienne – a toutefois assuré qu’il n’avait « rien à voir » avec l’arme retrouvée dans le sac à dos : les policiers, qui l’ont formellement identifié en garde à vue, ont « menti ».

Ils étaient venus pour du stupéfiant et ils n’ont rien eu, alors ils ont tout remis sur moi.

Mamadou-Sidi

Cinq mentions au casier judiciaire

Reste que Mamadou-Sidi a un « casier judiciaire sale », de son propre aveu : cinq condamnations dont l’une pour des violences et menaces de mort sur des policiers en 2021. Cela montre « le peu de cas qu’il fait des décisions de justice », a donc grincé la procureure de la République, après cette « tentative de fuite digne d’un film d’action ».

La représentante du parquet avait dans ces conditions requis 23 mois de prison ferme à l’encontre de Mamadou-Sidi, ainsi qu’une interdiction de porter une arme pendant 10 ans et de se rendre dans le secteur de Rennes-Sud durant deux ans.

19 mois en détention

L’avocate du prévenu, Me Gwendoline Tenier, a pour sa part plaidé la « relaxe » de son client : elle a fustigé la « piètre qualité » de la procédure, qui présente des « incohérences chronologiques » et des « investigations qui n’ont pas été faites ».

Son client avait d’ailleurs bien été victime de « violences policières » par le passé, puisque l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été « saisie ».

Le tribunal a finalement amoindri les réquisitions du parquet : Mamadou-Sidi effectuera 19 mois en détention. Il aura également l’interdiction de porter une arme pendant dix ans et de se rendre à Rennes-Sud durant un an.

RB et GF (PressPepper)

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.