Chaumont – Alterna Stade Poitevin

Le voyage pour Chaumont fut beaucoup moins long ce jeudi qu’il y a cinq ans. Après tout, qu’est-ce qu’un peu plus de cinq heures de route quand, à l’été 2019, Franco Massimino, sa femme et ses deux enfants s’étaient envolés d’Argentine pour rallier la Haute-Marne et découvrir l’Europe ? Rien ou si peu… pour raviver autant de souvenirs « sur et en dehors du terrain » et retrouver tellement d’amis.

Ceux qu’il a construits et tous ceux qui l’ont entouré durant trois saisons au CVB 52. Trois lettres et deux numéros qu’il a défendus avec passion et fait briller avec une Supercoupe et une Coupe de France remportées en 2021 et 2022. « C’est la seule et unique gagnée par Chaumont, sourit le libero argentin, qui avait également disputé la finale du championnat en 2021. C’est important de rester dans l’histoire d’un club. » Surtout quand celle-ci marque son propre parcours de vie.

« Quand on affronte son ancienne équipe, il faut gagner »

Celui d’un « exilé » parti de San Juan, dans la vallée Del Tullum, pour atterrir dans la petite cité chaumontaise d’un peu plus de vingt milles d’habitants. Rien ne semble rapprocher les deux villes… si ce n’est l’ambiance du désuet gymnase Jean-Masson, où le Sud-Américain a évolué durant deux saisons avant de découvrir Palestra. « Ça me rappelait l’Argentine, glisse Patxi. C’était magnifique, les supporters étaient à deux mètres des joueurs, en étant super respectueux. J’y ai vécu de très bons moments même si le plafond était bas. » Mais il ne lui est jamais tombé sur la tête, même si l’adaptation ne fut pas forcément simple.

Les forces en présence.

Les forces en présence.
© (Infographie NR-CP)

Heureusement, Franco Massimino et les siens furent entourés et épaulés. « La première année fut un peu difficile mais tout le monde nous aidait. Cette ville n’est pas grande et c’était mieux pour nous. Je n’ai que des mercis à dire aux gens de Chaumont. » À commencer par l’un des plus emblématiques d’entre eux : Silvano Prandi. Le libero argentin a joué trois saisons pour « Il Professore », dont le surnom n’est pas galvaudé à écouter l’Argentin. « C’est un très grand entraîneur, il n’est pas au Hall of Fame du volley pour rien, rappelle Patxi. Il est incroyable et aussi spécial car il a un caractère un peu particulier. On sait bien que 75, 76 ans (77 ans en réalité), ce n’est pas la même génération qu’aujourd’hui. Il a ses habitudes, il est gentil mais il ne parle pas beaucoup, il est solitaire. Il a son caractère aussi et il faut l’accepter. Mais si tu travailles sur le terrain, il te fera confiance. » Comme ce fut le cas en le prolongeant au terme d’un premier exercice chaumontais avec des hauts et des bas.

« Je lui en suis vraiment reconnaissant, assure le libero sud-américain qui fêtera son 37e anniversaire le 23 mai prochain. On a une relation spéciale car on a passé l’été ensemble durant la période Covid, à Chaumont. Lui et sa femme, moi et ma famille. On adore Silvano. » Mais les sentiments resteront aux vestiaires. Comme lors de ses deux succès en saison régulière décrochés avec Nantes-Rezé lors des deux derniers exercices, marqués également par un revers en demi-finale retour en 2023. Comme le 4 octobre dernier, également, quand, aux côtés d’Earvin Ngapeth ou Dusan Nikolic, Patxi avait effectué un nouveau retour gagnant à Palestra (0-3) sous les couleurs de l’Alterna Stade Poitevin. « C’est toujours un grand plaisir de retourner dans mon premier club en France, assure-t-il. Mais, en Argentine, on a une loi, la loi de l’ex. Quand on affronte son ancienne équipe, il faut gagner. Je ferai tout pour ça. » Malgré l’accueil sympa qui l’attend à Palestra, Franco Massimino n’est pas décidé à faire de cadeau…