Par

Fabien Hisbacq

Publié le

5 nov. 2025 à 15h07

Ils sont enseignants, chercheurs, les deux à la fois ou simplement membres du personnel de l’Institut national universitaire Champollion d’Albi (Tarn). Et beaucoup prennent le train pour se rendre au travail. La ligne TER Albi-Toulouse. Ils remettent en cause sa fiabilité et s’en alarment auprès de la Région et de la SNCF dans un courrier envoyé en octobre 2025 et signé par « un ensemble d’usagers et usagères, membres de l’Université d’Albi, qui croient encore au train public ».

« La fréquence des trains est toujours très insuffisante pour les personnes qui utilisent cette ligne pour des raisons professionnelles et ce constat s’aggrave à mesure que de nouveaux horaires sont proposés », estiment les signataires du courrier.

« Les temps de trajet sont de plus en plus inadaptés aux usagers et usagères : à titre d’exemple entre Toulouse et Albi, il n’existe aucun train « rapide » (environ 55 minutes)
aux horaires de pointe, alors que certains sont mis en place au milieu de la journée. Au
contraire, le train de 7h12, auparavant programmé à 7h25, celui massivement emprunté, est
passé de 58 minutes il y a deux ans à 1h18 à ce jour pour régulation du trafic : nous restons ainsi 10 minutes immobiles à Saint Sulpice ».

Les signataires de l’INU Champollion

« Qui peut encore préférer le train dans ces conditions ? »

« Ainsi, intégrer « une régulation du trafic » de manière structurelle n’est pas un signe d’amélioration du service, mais bien un aveu assumé de la situation catastrophique du réseau dont l’état ne permet pas de fournir un service fiable », regrettent les signataires du courrier. Ajoutant : « Qui peut encore préférer le train dans ces conditions ? ».

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Après une première alerte en 2023

« Sans une réaction politique ferme et sans investissement, cette situation empirera, et le vœu d’un réseau ferré efficace ne pourra plus être brandi par les responsables politiques qui n’auront rien fait », concluent les signataires. Qui savent de quoi ils parlent en tant qu’usagers. Mais aussi parce qu’ils avaient déjà alerté les autorités sur le sujet.

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C’était il y a deux ans. Le 31 juillet 2023, un groupe de personnels de l’INU Champollion d’Albi, signait déjà un courrier similaire, documentant les « difficultés quotidiennes » sur le réseau à l’échelle de la région.

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Des problèmes « de deux ordres : d’une part le manque criant de services de transport depuis Toulouse jusqu’aux villes moyennes de la région, d’autre part les problèmes ponctuels à répétition – retards subis pour régulation du trafic ou croisement de trains, avaries de matériel ou encore problèmes sur les voies ».

Un rencontre

Un appel « entendu – nous semblait-il – par la Région, qui avait proposé de rencontrer certains usagers et usagères de l’Université d’Albi ». Le 11 septembre 2023, une rencontre avait dont lieu entre trois signataires et le directeur adjoint de cabinet de la présidente de Région Carole Delga, le directeur du service Mobilités, Infrastructures et Développement à la Région, ceux de la direction TER Occitanie à la SNCF ou encore la directrice du Pôle Clients et services SNCF Réseau.

« Lors de cet échange, les responsables présents ont fait état d’une capacité d’action limitée
concernant la ligne Toulouse- Albi ». Pas de travaux prévus, pas d’investissement, un matériel roulant « exploité à son maximum »… Les enseignements, bien que pessimistes, étaient nombreux.

L’ajout d’un train aux heures de pointe ?

« En termes d’horaires, les responsables présents ont expliqué que la stratégie ferroviaire s’était occupée en premier lieu des mobilités des travailleurs depuis les villes moyennes vers Toulouse et nous remerciaient de les documenter sur les mobilités depuis Toulouse vers Albi et vers Rodez, ce qu’ils avaient jusque-là moins privilégié. S’ils reconnaissaient donc la faible marge de manœuvre possible, en revanche ils s’étaient engagés à étudier les horaires de ces trains matin et soir, ainsi qu’à réfléchir au possible ajout d’un train plus rapide aux heures de pointe, matin et soir », résument les signataires du dernier courrier en date.

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« De plus en plus nombreux à préférer la voiture »

Sauf que deux ans après cette réunion, « absolument rien n’a changé ». « Au contraire tous les dysfonctionnements pointés dans notre première lettre se sont aggravés », estiment les personnels de l’INU Champollion, regrettant au passage que les usagers et usagères soient « ainsi de plus en plus nombreux et nombreuses à préférer la voiture et non le train, pour cause de non-fiabilité de la ligne ».

Reste à savoir si le courrier d’octobre 2025 sera, lui, suivi d’effets concrets dans les wagons…

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