« Toute personne cherchant à revenir au Royaume-Uni après avoir été expulsée dans le cadre de l’accord entre le Royaume-Uni et la France perd son temps et son argent » : le communiqué de la ministre britannique de l’Intérieur Shabana Mahmood se veut on ne peut plus clair.

Un migrant de nationalité iranienne qui était revenu au Royaume-Uni après avoir été expulsé en France dans le cadre d’un accord entre les deux pays y a été renvoyé en avion, a annoncé mercredi la ministre.

L’homme était arrivé sur le sol britannique une première fois le 6 août et a été renvoyé en France le 19 septembre, devenant la troisième personne expulsée dans le cadre de l’accord migratoire.

Une demande d’asile

Il est ensuite revenu au Royaume-Uni à bord d’une embarcation de fortune le 18 octobre et a demandé l’asile, selon The Guardian. Il s’est dit victime d’un réseau de traite d’êtres humains géré par des passeurs dans le nord de la France.

« Si j’avais pensé que la France était un endroit sûr pour moi, je ne serais jamais venu au Royaume-Uni », a-t-il confié au journal britannique.

Avant son expulsion, il était considéré comme vulnérable et bénéficiait d’un suivi social régulier, avec des visites de contrôle concernant sa santé mentale.

« Détecté par la biométrie »

Selon des documents qu’il a partagés avec The Guardian, des responsables de l’Intérieur reconnaissent que si les demandeurs d’asile peuvent accéder aux soins de santé mentale publics en France, « en pratique, des problèmes de capacité et des barrières linguistiques peuvent en entraver l’accès ».

À son retour au Royaume-Uni, il a été « détecté par la biométrie et immédiatement » arrêté, selon Shabana Mahmood.

L’accord franco-britannique, conclu cet été, consiste à renvoyer en France des migrants arrivés à bord de petits bateaux au Royaume-Uni, en échange de l’accueil par ce pays de migrants se trouvant en France, sur le principe du « un pour un ».

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Très critiqué par les ONG, il vise à décourager les traversées clandestines de la Manche. Depuis son entrée en vigueur début août, 94 migrants ont été expulsés vers la France, selon le gouvernement britannique. Et 57 personnes ont été accueillies au Royaume-Uni.

Le nombre de migrants déjà plus important qu’en 2014

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer a promis, sans succès pour l’instant, de réduire le nombre de migrants qui traversent la Manche à bord de ces petites embarcations.

Leur nombre s’est élevé depuis le début de l’année à 36 954, selon les dernières données officielles disponibles datant de mardi. Ce chiffre dépasse le total de l’année 2024, qui s’élevait à 36 816.