• Deux procureurs ⭐⭐⭐

de Sergueï Loznitsa | Film ukrainien, 1 h 58 | Drame historique

En 1937, à l’apogée de la terreur stalinienne, le jeune procureur idéaliste Alexander Kornev est fraîchement nommé au parquet de sa région. Saisi par un prisonnier politique, il décide de se rendre à Moscou pour dénoncer les méthodes du NKVD auprès du procureur général Vychinski et se jette littéralement dans la gueule du loup.

Notre avis : Dans une mise en scène épurée, des plans soigneusement composés, des images aux tonalités éteintes, le parcours labyrinthique emprunté par Alexandre Kornev dans la prison ou au sein de la bureaucratie soviétique devient littéralement kafkaïen et démonte l’implacable mécanique totalitaire.

» LIRE L’ENTRETIEN : Sergueï Loznitsa : « Il n’y a pas eu de Nuremberg du régime soviétique »

» (RE)LIRE LA CRITIQUE : Cannes 2025 : « Deux procureurs », Sergueï Loznitsa et l’implacable mécanique totalitaire

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• La Vague ⭐⭐⭐

de Sebastian Lelio | Film chilien, 2 h 09 | Comédie musicale

Oser mêler comédie musicale et dénonciation des violences sexuelles, c’est le pari réussi de ce film. Il s’appuie sur les blocus universitaires menés en 2018 dans tout le Chili en faveur des droits des femmes. Avec d’autres étudiantes, Julia recueille les témoignages de filles harcelées et violées. Malgré elle, elle devient la figure emblématique de cette vague de révolte qui submerge le pays.

Notre avis : Une énergie folle imprègne les chansons et les chorégraphies expressives et chargées d’émotion de l’Américain Ryan Heffington. Si elle tend à parfois trop répéter certains motifs, la réalisation riche en trouvailles donne sa pleine puissance à ce récit.

» LIRE LA CRITIQUE : « La Vague », colère et sororité des étudiantes chiliennes contre les violences sexuelles

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• Le Cinquième Plan de La Jetée ⭐⭐⭐

de Dominique Cabrera | Documentaire français, 1 h 44

Dans La Jetée (1962), célèbre court métrage de Chris Marker, apparaît au 5e plan l’image d’un couple de dos et d’un petit garçon accroché à la balustrade de la jetée d’Orly, cette terrasse d’où l’on contemplait les avions décoller et atterrir. Soixante ans plus tard, le cousin de la réalisatrice, Dominique Cabrera, croit s’y reconnaître avec ses parents. C’est le point de départ d’une enquête qui la ramène à son histoire familiale, celle de rapatriés d’Algérie, et se mêle au travail de Chris Marker qui tourne précisément à ce moment-là Le Joli Mai, sur lequel plane l’ombre de la guerre d’Algérie.

Notre avis : Dominique Cabrera nous entraîne dans une boucle temporelle où sa vocation de cinéaste semble encapsulée à la manière du héros de La Jetée, prisonnier d’une image d’enfance qui le ramène inexorablement à la terrasse d’Orly, « là où ma vie en France a commencé », précise la réalisatrice. Une mise en abîme vertigineuse et virtuose.

Sur La Croix aujourd’hui

» LIRE LA CRITIQUE : « Le Cinquième Plan de La Jetée », une quête familiale et cinématographique

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• L’Inconnu de la Grande Arche ⭐⭐

de Stéphane Demoustier | Film français, 1 h 43 | Drame

Adaptation du roman de Laurence Cossé, le nouveau film de Stéphane Demoustier raconte, sur le ton de la tragicomédie, la construction de la Grande Arche de la Défense. On suit notamment l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, derrière la conception du monument.

Notre avis : Stéphane Demoustier en a tiré tout le potentiel tragicomique. Quitte à forcer un peu sur le burlesque. Le réalisateur est resté en surface lors de l’exploration des motivations de l’architecte, mais à l’image du monument, le film est plaisant à regarder en dépit de ses imperfections.

» LIRE LA CRITIQUE : « L’Inconnu de la Grande Arche » de Stéphane Demoustier : portrait d’un architecte en démiurge

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• T’as pas changé ⭐⭐

de Jérôme Commandeur | Film français, 1 h 45 | Comédie

Tout commence par la mort brutale et un rien grotesque de Daniel (Michaël Abiteboul). Ses anciens copains de lycée se réunissent pour un dernier adieu. Chanteur, Hervé (Laurent Lafitte) n’en finit pas de surfer sur le succès de son tube de 1998 sans se soucier de sa ringardisation. Quitté par sa femme, Jordy (Jérôme Commandeur) accepte qu’elle vive sous son toit avec son nouveau compagnon et la mère de ce dernier. Devenu chauve, Maxime (François Damiens) hurle sans cesse sur son fils. S’y ajoute Anne (Vanessa Paradis), médecin qui travaille avec son ex-mari et sa jeune épouse infirmière. Hervé décide d’organiser une soirée en l’honneur de Daniel avec tous les élèves de leur classe de terminale. Mais la petite bande n’a pas laissé que de bons souvenirs.

Notre avis : Si elle aurait pu être un peu raccourcie, cette comédie douce-amère de Jérôme Commandeur noue habilement deux temporalités qui courent vers le désastre d’une soirée en 1993 et ses répercussions trente ans plus tard. Avec son titre ironique, elle évoque avec rudesse, humour et douceur la peur de vieillir de ces quinquagénaires, leurs blessures de jeunesse encore à vif, leurs regrets et leurs renoncements. Elle montre aussi, contre toute attente, la consolation que peuvent apporter ces retrouvailles tant redoutées.

» LIRE LA CRITIQUE : « T’as pas changé », Jérôme Commandeur ironise sur notre jeunesse perdue

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• France, une histoire d’amour ⭐⭐

de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand | Documentaire français, 1 h 45

Le cinéaste Yann Arthus-Bertrand entend mettre à l’honneur une France dans ses grandes largeurs qui, loin de tout repli identitaire, défend le vivre-ensemble. Une France en lutte contre le dérèglement climatique, la souffrance animale et la malbouffe.

Notre avis : Le film prend des allures de road movie entre copains. Entassés à quatre dans la voiture du coréalisateur Michael Pitiot, les compères vont sillonner l’Hexagone. Une petite équipe dont les bricolages assumés, les coups de gueule et les cafouillages accroissent le caractère attachant de ce documentaire généreux.

» LIRE LA CRITIQUE : « France, une histoire d’amour », L’Hexagone des solidarités

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• Les Braises

de Thomas Kruithof | Film français, 1 h 42 | Drame

Karine (Virginie Efira) est contremaître dans une usine lorsque surgit le mouvement des « gilets jaunes », dans lequel elle s’engage avec toute la ferveur de la novice. Mais si elle y trouve un chemin d’anticipation et découvre l’élan du collectif, son engagement fait vaciller le couple pourtant uni qu’elle forme depuis vingt ans avec Jimmy (Arieh Worthalter), un chauffeur routier qui travaille à son compte.

Notre avis : Thomas Kruithof a pris le parti de traiter l’épisode des « gilets jaunes » sur le mode intime en auscultant ses répercussions sur la vie d’un couple. Le réalisateur, qui nous avait séduit avec Les Promesses, où il dressait le portait ambigu d’une maire de banlieue interprétée par Isabelle Huppert, reste cette fois un peu en retrait de son sujet. Et l’histoire tourne vite en rond malgré l’engagement de ses deux comédiens.

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• Le Roi des rois ⭐

de Seong-Ho Yang | Film d’animation sud-coréen et américain, 1 h 43 | À partir de 7 ans

Le film imagine comment le célèbre écrivain britannique Charles Dickens est amené à trousser sa propre version de la vie de Jésus afin de calmer les ardeurs de Walter, son benjamin, gentiment agaçant, qui ne cesse de rejouer les aventures du roi Arthur au lieu de filer au lit. Transportés en Judée et Galilée de l’époque romaine, dans des décors plutôt réussis, Charles et Walter assistent aux grands moments de la vie de Jésus de Nazareth, de la Nativité à la Résurrection, en passant par une Passion sans effusion de sang mais très explicite.

Notre avis : Ce livre de catéchisme animé, qui égrène les grands enseignements de Jésus, manque trop d’humour, de chair et de subtilité pour susciter une quelconque émotion, spirituelle ou pas. En dépit d’un budget relativement confortable, l’animation en images de synthèse n’est pas toujours à la hauteur des standards techniques américains ou français.

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» LIRE LA CRITIQUE : « Le Roi des rois », un catéchisme en images animées

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