Par
Thibault Nadal
Publié le
5 nov. 2025 à 16h37
C’est un jour de recueillement et de deuil pour la ville de Marseille. Il y a sept ans, jour pour jour, le 5 novembre 2018, huit personnes perdaient la vie rue d’Aubagne, dans le 1er arrondissement, à la suite de l’effondrement de deux immeubles.
Ce mercredi, une cérémonie d’hommages était organisée sur les lieux du drame, en présence de nombreux élus, dont la maire d’arrondissement (DVG) Sophie Camard et de Benoît Payan.
Mais une phrase du maire de Marseille a suscité l’indignation de la droite qui a vivement réagi.
« Il est temps que ceux qui étaient en responsabilité en 2018 s’excusent »
Interrogé par La Provence, l’édile a rappelé qu’il avait reçu ce mardi les familles des victimes. À cette occasion, il a tenu à leur délivrer ce message :
« Je me suis excusé auprès des familles des victimes au nom de la Ville parce qu’aujourd’hui, je la dirige et qu’elle a une responsabilité dans ce drame. Mais maintenant que le procès est passé, il est temps que ceux qui étaient en responsabilité en 2018 les regardent droit dans les yeux et leur demandent pardon ».
Benoît Payan a également incité que des élus « se lèvent et aient le courage de demander pardon. C’est le minimum d’humanité qu’on leur doit ».
« Vous êtes indignes »
À droite, cette phrase est évidemment mal passée, puisqu’elle était au pouvoir au moment du drame. « M. Payan, vous êtes incohérent et en fait indigne de votre fonction. Cette journée appelle à de la dignité, du recueillement et de la concorde. Vous préférez fracturer, polémiquer au risque de vous ridiculiser. Les républicains et démocrates de Marseille s’en souviendront », a réagi Romain Simmarano, le porte-parole de la campagne de Martine Vassal.
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Le tout accompagné d’une photo du maire de Marseille lors de l’inauguration du parc Jean-Claude Gaudin début octobre 2025. Un événement qui avait déjà le théâtre de joutes verbales entre la candidate à la mairie et celui qui devrait, selon toute vraisemblance, briguer un second mandat.
Une « erreur » dans un tweet avait déjà échauffé les esprits
Avant ce premier échange musclé, un autre message sur les réseaux sociaux avait mis le feu aux poudres. Le porte-parole de Renaissance à Marseille, Maxime Boudet, avait posté un message d’hommage accompagné d’une photo de la rue de Tivoli et non de la rue d’Aubagne.
Même s’il a été rapidement supprimé, le post a été relayé par Marie Batoux, adjointe à l’Education populaire et aux Mobilités. « Quand on se trompe de commémoration, de rue, d’histoire… Le drame de la rue d’Aubagne n’est pas le drame de la rue Tivoli. La mémoire de toutes les victimes doit être honorée. Cette tentative de récupération est particulièrement indigne », écrit-elle avec la capture du message.
Contacté par actu Marseille, Maxime Boudet plaide « l’erreur ». « J’ai eu honte toute la journée », assure-t-il, tout en soulignant qu’il souhaite présenter ses excuses aux victimes des deux drames.
Il regrette « la récupération » effectuée par Marie Batoux. « Je trouve ça dégueulasse, elle aurait pu attendre demain et éviter de faire ça un jour de deuil. »
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