Un zéro pointé Rotten Tomatoes, c’est rare ! C’est le score attribué par les critiques sur l’agrégateur de critiques à All’s Fair, la nouvelle production de Ryan Murphy, dont les trois premiers épisodes sont disponibles sur Disney+ depuis ce mardi.

Une fiction qui réunit un casting 100 % féminin de haut vol : Kim Kardashian, Glenn Close, Naomi Watts, Teyana Taylor, Sarah Paulson et Niecy Nash. Cette série – que 20 Minutes n’a pas vue – suit des avocates spécialisées dans les divorces de riches à Los Angeles qui claquent la porte d’un cabinet très masculin pour fonder leur propre structure.

Présentée en conférence de presse par Kim Kardashian, pour la première fois en tête d’affiche d’une fiction, comme un récit féministe sur des femmes puissantes et sur le pouvoir de la sororité, cette série se fait démolir par la presse anglo-saxonne comme jamais. Florilège.

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J’accepteUn « crime contre la télévision »

« C’est peut-être la pire série télévisée de tous les temps », titre The Times. « Bravo, Kim. Il faut avoir un ego bien développé pour jouer dans ce qui pourrait bien être la pire série télévisée jamais réalisée. Parce que All’s Fair (Disney+) est tellement mauvaise qu’elle n’est même pas divertissante », estime Ben Dewell.

« C’est vraiment sidérant de voir à quel point All’s Fair est mauvais. On se demande si Ryan Murphy ne se livre pas à une sorte d’expérience sociale pour voir s’il peut s’en tirer en produisant la série la plus manifestement ratée aux frais de Disney. Peut-être s’agit-il d’autosabotage, à la manière de Self Portrait de Bob Dylan ? », s’interroge The Wrap.

« Je ne pensais pas qu’il était encore possible de faire une série aussi mauvaise. […] C’est fascinant, incompréhensible, existentiellement affreux », abonde Lucy Mangan dans The Guardian. Le critique du Telegraph, Ed Power, qualifie la série de « crime contre la télévision », la décrivant comme « l’une des pires choses que [Murphy] a jamais fait ».

« Un monument kitsch et révoltant »

« Une série procédurale sur des avocats spécialisés dans le divorce, c’est une bonne idée. Mais All’s Fair donne plutôt l’impression d’en être le tout premier brouillon. Le gâchis en devient d’autant plus flagrant à chaque plan « pornographique » sur un sac Chanel, une voiture de collection ou une tenue extravagante », estime Variety.

Et le critique du Times d’argumenter : « On pourrait croire qu’il s’agit d’une fable féministe mettant en scène des avocates fougueuses qui prennent leur revanche sur des hommes riches et cruels, mais il s’agit en réalité d’un monument kitsch et révoltant à la gloire de la cupidité, de la vanité et de l’avarice qu’il est censé dénoncer. On dirait que tout le scénario a été écrit par un enfant en bas âge. »

« Des scénarios pires que ceux que Chat GPT »

All’s Fair propose « une approche gênante et condescendante du féminisme enthousiaste des « girlboss », même selon les critères d’un Murphy surmené », selon Variety.

Même théorie d’un Ryan Murphy en burn-out dans The Wrap : « Ses dialogues ont-ils toujours sonné aussi faux ? Les intrigues ont-elles toujours été aussi bâclées ? Certaines répliques sont tellement mauvaises qu’on se demande si le scénario a jamais dépassé le stade d’un simple brouillon griffonné sur un coin de table. »

Kelly Lawler d’USA Today décrit All’s Fair comme « honteusement mauvaise, avec des scénarios pires que ceux que Chat GPT crachait-il y a deux ans et un jeu d’acteur pire que celui d’une crèche vivante ». The Hollywood Reporter dénonce des dialogues « d’une vulgarité outrancière qui en devient lassante ».

Kim Kardashian « n’a ni aura, ni charisme brut »

Le jeu d’actrice de Kim Kardashian, qui incarne l’avocate Allura Grant, est particulièrement visé. « La prestation de Kardashian, rigide et sans émotion, dénuée de toute authenticité, correspond parfaitement à l’écriture, elle aussi rigide et sans émotion, dénuée de toute authenticité », tranche The Hollywood Reporter.

« Parler de sa prestation serait presque injuste, tant tout est désastreux autour d’elle. Mais impossible d’ignorer son absence totale de présence à l’écran. Elle n’a ni aura, ni charisme brut », juge The Telegraph.

« Il est facile de critiquer Kim Kardashian, dont le visage inexpressif et étrange ne se prête guère à l’art dramatique. C’est un choix de casting purement opportuniste, et on ne peut pas reprocher à une personne en quête constante de notoriété d’avoir saisi l’occasion », défend The Wrap.

Un futur « must-watch » ?

Glamour compare la série à « un épisode des Kardashian » : L’univers de Murphy a été contaminé par ce mode de vie soi-disant « aspirationnel » que les Kardashian nous imposent comme modèle à suivre ; ce qui, en d’autres termes, se traduit par « se comporter comme un milliardaire ».

Rarement une fiction n’aura suscité tant de critiques négatives. Vulture se demande si cette débâcle ne va pas faire de cette série « un must-watch », soulignant que « nous sommes attirés comme des aimants par tout ce qui est qualifié d' »impardonnablement ennuyeux » ».