L’émission Affaires sensibles diffusée sur France 2 propose un reportage sur l’affaire Poulet-Dachary : une énigme criminelle sur fond de politique à Toulon
Dimanche 9 novembre 2025 à 15h10. L’émission Affaires sensibles diffusée sur France 2 et sur France.tv et présentée par Fabrice Drouelle, propose un reportage intitulé « Jean-Claude Poulet-Dachary : 30 ans de doutes », réalisé par Adrian Jaouen.
Ce documentaire revient sur une affaire criminelle et politique qui a marqué Toulon. La mort mystérieuse, en 1995, de Jean-Claude Poulet-Dachary, pilier du Front National varois et directeur de cabinet du maire de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier.
Entre rivalités politiques, mafia locale et rebondissements judiciaires, cette enquête retrace l’un des épisodes les plus sombres de la vie politique varoise.
Le 29 août 1995, l’annonce de la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary fait l’effet d’une bombe.
C’est une énigme criminelle sur fond de politique dont le souvenir plane encore sur la rade de Toulon. Affaires sensibles revient sur la mort mystérieuse, en 1995, de Jean-Claude Poulet Dachary. Ce pilier du Front National varois est retrouvé mort en bas des escaliers de son immeuble, le crâne fracturé. Simple accident comme le pensent d’abord les enquêteurs ? Ou assassinat politique pour freiner l’ascension du FN, comme le clament des cadres du parti, jusqu’à Jean-Marie le Pen en personne ?
Le 29 août 1995, l’annonce de la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary fait l’effet d’une bombe.
Le directeur de cabinet du nouveau maire de Toulon, Jean-Marie le Chevallier, est un acteur clef de la vie politique varoise. Il a joué un rôle majeur dans la victoire historique du Front National aux élections municipales. Pour la première fois, en 1995, le FN remporte une ville de plus de 100 000 habitants.
Dans une région alors minée par les liens troubles entre voyous et élus municipaux, le FN a fait de la lutte anti-corruption l’un des thèmes centraux de ses campagnes. Son célèbre slogan est « mains propres et tête haute ».
La mafia, alliée à des rivaux politiques, serait-elle responsable de la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary ?
Pour les enquêteurs, cette thèse est d’autant plus crédible qu’elle rappelle une sombre tradition varoise : l’assassinat d’élus par le milieu local.
9 ans plus tôt, en 1986, l’adjoint UDF de la Seyne-sur-Mer, Daniel Perrin, est tué alors qu’il rentrait chez lui. L’enquête n’a jamais abouti. L’ombre de la mafia a toujours plané sur ce meurtre.
Le 25 février 1994, c’est la députée UDF Yann Piat, ex-membre du FN, qui est assassinée par balles à Hyères. Six voyous varois seront condamnés pour ce crime.
A l’hypothèse du crime politique, s’ajoute bientôt une nouvelle piste, celle du crime crapuleux.
Quatre ans après la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary, un membre du DPS, le service d’ordre du FN, alerte les gendarmes sur un nouveau suspect. Ce marginal de trente-six ans cumule de nombreuses condamnations pour violences. Les autorités le retrouvent incarcéré pour un double meurtre. Jean-Marc Petroff admet avoir poussé Jean-Claude Poulet-Dachary dans l’escalier durant une dispute. Puis il se rétracte et garde le silence sans donner la moindre explication aux enquêteurs.
Ce rebondissement inattendu va précipiter la chute du maire de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier.
L’élu est accusé d’avoir été informé par le DPS des agissements suspects de Jean-Marc Pétroff et d’avoir voulu étouffer l’affaire. Il est condamné pour subornation de témoins en 2001 à un an de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende. Empêtré dans les scandales, il en est alors à son quatrième procès. Mis au ban de son parti, il quitte le Front National en 1999. Il se retirera définitivement de la vie politique après cette affaire.
Jean-Marc Petroff, lui, est jugé en 2005. Les juges l’acquittent d’abord faute de preuves. Puis la cour d’appel le condamne à quinze ans, après que deux témoins, avec qui il prétendait avoir passé la nuit du 29 août, soient revenus sur leurs déclarations.
Le mystère de la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary a trouvé une issue judiciaire. Mais cette affaire laisse un goût d’inachevé à de nombreux protagonistes du dossier. Seul Jean-Marc Petroff aurait pu dissiper les doutes. Mais il est mort en détention en 2012, emportant avec lui ses secrets.
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