Par

Julien Sournies

Publié le

5 nov. 2025 à 17h16

« Éviter l’enrôlement des jeunes dans le trafic doit être notre priorité. Il faut casser ce mythe du gain de l’argent facile en sensibilisant dès le plus jeune âge », a fermement défendu Barbara Schuman, conseillère municipale à la mairie de Grenoble (Isère). Lors du conseil municipal de ce lundi 3 novembre, les élus grenoblois ont validé le lancement d’un programme pour lutter contre le basculement des jeunes du quartier populaire de la Villeneuve dans les trafics de stupéfiants.
Une initiative « louable », mais qui ne résoudra pas forcément les problématiques liées à l’insécurité dans le secteur, selon les dires de l’opposition grenobloise.

Quatre axes de travail majeurs

Dans le détail, la municipalité, grâce à un financement de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) à hauteur de 250 000 euros, va implémenter un programme d’actions sur trois ans, proposant des alternatives éducatives, culturelles et professionnelles aux jeunes de 10 à 18 ans exposés aux risques de basculement dans les trafics.

À l’instar de la récente proposition d’Allan Brunon (LFI), candidat à la mairie grenobloise, l’objectif est de construire un projet de politique locale axé sur la prévention, afin de limiter la participation des mineurs au trafic de stupéfiants.

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Pour ce faire, ce fameux programme s’articulera autour de quatre axes de travail : diagnostic partagé entre les différents partenaires de la Villeneuve, stratégies à destination des mineurs et des familles, mobilisation et occupation du terrain.

« On aimerait beaucoup qu’il soit possible de partager le bilan au bout d’un an et tout le long du projet, car nous sommes convaincus que c’est par ce type d’action que l’on pourra résoudre la question du narcotrafic », assure Barbara Schuman.

La Mildeca, c’est quoi ?

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), rattachée au Premier Ministre, initie et accompagne les projets portés au plus près des citoyens par des collectivités territoriales, en accordant des soutiens financiers et méthodologiques.

Sa mission est d’animer et de coordonner l’action du gouvernement en matière de lutte contre les drogues et les conduites addictives ainsi que de susciter et accompagner les projets portés par le public ou le privé.

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« Ce programme ne fera pas reculer le trafic »

Si ce programme a été bien perçu par la majeure partie du conseil municipal, l’opposition grenobloise ne se montre pas totalement convaincue. « Ce programme ne fera pas reculer le trafic. Il peut donner des repères éducatifs, il peut redonner confiance à certaines familles. Mais il ne fermera pas un seul point de deal, il ne libèrera pas les halls, les parkings, les escaliers… », estime Emilie Chalas (LREM).

Les jeunes tombent dans le trafic, car le réseau est visible. Si la police municipale n’est pas présente, si la vidéosurveillance est insuffisante, alors la prévention restera sera un discours face à une économie criminelle.

Emilie Chalas
Elue d’opposition à la mairie de Grenoble

Et celle-ci de conclure : « Ce que nous proposons, c’est d’aller plus loin sur les questions de sécurité avec une police municipale présente de manière quotidienne. La prévention est nécessaire, mais la protection, c’est indispensable. »

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