Trois personnes ont été blessées et au moins une autre a été tuée à Kiev par une « attaque de missile », a annoncé ce dimanche le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko. Ce nouveau bombardement survient deux jours après la mort de 18 personnes, dont la moitié d’enfants, dans une frappe russe sur la ville natale du président Volodymyr Zelensky.

Un autre mort dans la région de Kherson

Le maire de la ville a d’abord annoncé sur Telegram des « explosions dans la capitale ». Il a ensuite fait état d’au moins trois personnes « blessées ». La chaîne de télévision Freedom a ensuite annoncé qu’une frappe avait partiellement détruit dans la nuit un bâtiment abritant les bureaux des chaînes publiques diffusant des programmes en langues étrangères.

Au total, la Russie a lancé 23 missiles de croisière et balistiques et 109 drones, selon la force aérienne ukrainienne, causant des dégâts dans six régions.

Dans la région sud de Kherson, un drone a tué un homme de 59 ans, tandis que dans la région nord-est de Kharkiv près de la frontière avec la Russie, deux personnes ont été blessées lors d’une attaque utilisant des bombes aériennes guidées, ont déclaré les responsables régionaux. De son côté, le ministère russe de la Défense a indiqué avoir intercepté et détruit 11 drones ukrainiens.

Zelensky hausse le ton face à Washington 

« Le nombre d’attaques aériennes augmente », a remarqué le président ukrainien Zelensky. « La pression sur la Russie est encore insuffisante, et les frappes quotidiennes russes sur l’Ukraine le prouvent », a-t-il estimé, demandant notamment davantage de sanctions économiques contre Moscou.

Samedi, il avait dénoncé la « faible » réaction des États-Unis au missile russe lancé contre sa ville natale de Kryvyï Rig (centre). Bilan : 18 morts et 72 blessés. La frappe est l’une des pires des dernières semaines et a choqué en raison du jeune âge de certaines victimes, de trois à 17 ans. Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a d’ailleurs dénoncé ce dimanche « le mépris sans borne pour la vie des civils » de la Russie après ce bombardement.

L’ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink, s’était, elle, dite « horrifiée » par cette « frappe de missile balistique » mais sans en mentionner, dans un premier temps, l’origine russe. Volodymyr Zelensky a accusé Washington d’avoir « peur de prononcer le mot « russe » en parlant du missile ». Il est rare qu’il adopte publiquement un tel ton contre ses alliés.

Washington a été son premier soutien militaire et financier, depuis le début de l’invasion russe en février 2022, mais le nouveau président Donald Trump a multiplié les critiques contre son homologue ukrainien. Les deux hommes ont eu une altercation verbale à la Maison Blanche le 28 février devant les caméras du monde entier.

Ça se précise pour le contingent européen

Donald Trump s’est rapproché du président russe Vladimir Poutine, avec lequel il affirme vouloir négocier la fin de la guerre au plus vite. Sa main tendue à Moscou a été mal reçue à Kiev, même si Donald Trump a depuis aussi menacé la Russie de nouvelles sanctions.

Le président de l’Ukraine a toutefois salué des « progrès tangibles », avec de « premiers détails concernant la manière dont pourrait être déployé » un contingent européen en cas de cessez-le-feu, après la venue vendredi à Kiev des chefs d’état-major des armées françaises et britanniques. Les deux puissances européennes proposent de déployer un contingent de pays du continent, une « force de réassurance » censée prévenir une reprise du conflit une fois un cessez-le-feu mis en place.

L’Ukraine accuse Moscou de jouer la montre pour profiter de son avantage sur le front afin de conquérir davantage de territoires. Les États-Unis avaient proposé un cessez-le-feu inconditionnel de 30 ours, mais Donald Trump n’a pu obtenir à ce stade de Moscou qu’un accord pour un cessez-le-feu en mer Noire et un moratoire très flou concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques, que les deux parties s’accusent de violer.