C’est une décision qui fait grincer des dents à gauche et qui pourrait bien faire bouger les lignes en Europe : le gouvernement britannique a annoncé qu’il publierait, pour la première fois, des statistiques détaillées sur les taux de criminalité des différentes communautés migrantes vivant au Royaume-Uni. Une avancée vers davantage de transparence, longtemps réclamée par certains élus conservateurs, mais jugée « dangereuse » et « stigmatisante » par les milieux immigrationnistes.
Alors que des pays comme le Danemark ou les États-Unis n’hésitent pas à publier les données ethniques liées à la criminalité, le Royaume-Uni, engoncé dans le carcan du politiquement correct, s’y refusait jusqu’à présent. Officiellement, pour éviter de nourrir les tensions. Officieusement, par peur que les chiffres ne viennent confirmer ce que beaucoup soupçonnent déjà : l’échec patent de l’intégration de certaines communautés.
Une pression croissante pour la transparence
C’est notamment sous l’impulsion du député conservateur Robert Jenrick, ex-ministre de la Justice dans l’ombre, et de Niel O’Brien, que le gouvernement travailliste de Keir Starmer a fini par céder. Le Telegraph rapporte que Downing Street espère ainsi se doter d’un outil supplémentaire pour négocier des accords de renvoi post-Brexit avec des pays comme l’Albanie – d’où proviennent nombre de migrants clandestins traversant la Manche, et dont les ressortissants afficheraient un taux d’incarcération record.
Le gouvernement veut également utiliser ces données dans ses opérations policières, pour mieux cibler les délinquants étrangers. Mais cette initiative a immédiatement suscité un tollé chez les partisans de l’immigration de masse.
Une gauche entre malaise et accusations
Pour Fizza Qureshi, directrice du Migrants’ Rights Network, il s’agit d’un acte de « bouc-émissarisation flagrante » : « Le système judiciaire, la police et l’immigration sont déjà structurellement racistes. Publier ces données ne fera qu’aggraver les discriminations », a-t-elle affirmé, dénonçant des pratiques relevant du « racisme ordinaire ».
Même son de cloche chez Detention Action : son directeur, James Wilson, redoute un climat de division et de haine, un an après les émeutes provoquées par le meurtre de trois fillettes lors d’une attaque au couteau perpétrée par un adolescent d’origine rwandaise.
Des chiffres qui dérangent
Pourtant, selon une analyse du Telegraph, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les migrants sont en moyenne 27 % plus susceptibles d’être incarcérés que les citoyens britanniques. Chez les Albanais, ce taux grimpe même à 1 personne sur 50 (soit 232,33 pour 10 000), loin devant les Kosovars (150,23), les Vietnamiens, Algériens, Jamaïcains, Érythréens, Irakiens ou Somaliens – tous largement au-dessus de la moyenne nationale.
À l’inverse, certaines nationalités se distinguent par leur faible taux d’incarcération, inférieur à celui des Britanniques : c’est le cas des Allemands, Italiens, Indiens, Américains ou Français.
Face à ces chiffres, plusieurs élus appellent désormais à restreindre l’immigration en provenance des pays dont les ressortissants affichent les taux de criminalité les plus élevés. Une demande de bon sens, selon leurs défenseurs, qui estiment que les citoyens ont le droit de savoir qui entre et qui met en danger la sécurité publique.
Le Royaume-Uni, en décidant de lever le voile sur ces réalités, pourrait bien ouvrir une brèche dans l’omerta européenne sur les liens entre immigration et insécurité. Une décision qui risque d’en inspirer d’autres, notamment en France, où la pression populaire sur le sujet ne cesse de monter.
Illustration : DR
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