Créée en 2007 sur l’île de Nantes, la Maison des ados (MDA) de Loire-Atlantique étend son maillage territorial, avec l’ouverture, depuis septembre, de deux permanences décentralisées dans l’agglomération nantaise, portant leur total à vingt-deux dans le département. Outre Thouaré-sur-Loire, c’est désormais à Bouaye, chaque jeudi, qu’une accompagnante sociale – doublée d’une psychologue une semaine sur deux – recevra les jeunes de 11 à 21 ans qui en ressentent le besoin, pour poser des questions et parler de leurs problèmes, sur rendez-vous, avec ou sans leur entourage (parents, amis…). En un mois, dix-huit ados ont déjà sollicité le dispositif.
« Depuis le Covid, les chiffres sont alarmants »
Ce nouveau lieu d’écoute et de soutien, « gratuit, anonyme et confidentiel », est installé dans les locaux du centre administratif et social situé près de la mairie. Le maire, Freddy Hervochon, salue la volonté de Nantes métropole et de l’État, via l’agence régionale de santé (ARS), de cofinancer un tel « rééquilibrage ». Ce « service public de proximité », se félicite-t-il, bénéficiera aux habitants des communes du quart sud-ouest de l’agglomération nantaise, à l’heure où la santé mentale des jeunes « est une priorité » .
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Nicolas Oudaert, conseiller général et président de la MDA, rappelle : « Depuis le Covid, qui a marqué une rupture des liens sociaux, les chiffres sont alarmants : 15 % des collégiens et des lycéens confient un mal-être important, avec des idées suicidaires (1). Il faut être à la hauteur de ce besoin croissant. » Après la crise sanitaire, la fréquentation de la MDA a bondi « de 25 % » et se maintient sur « un plateau élevé » de 2 500 jeunes accompagnés par an, dont 1 000 pour la seule agglomération nantaise, âgés en moyenne de 14 ans et demi et bénéficiant chacun de plus ou moins trois entretiens.
Relations familiales, mal-être, scolarité difficile…
« La moitié des ados viennent d’eux-mêmes. L’autre est orientée par des tiers : assistante sociale, infirmière scolaire, animateur jeunesse…, indique Julien Coué, directeur de la MDA, qui regroupe cinquante professionnels. Les trois principaux motifs de venue sont les relations familiales, un mal-être au sens large (stress, scarifications…), et une scolarité compliquée (refus anxieux, orientation difficile…). » Julien Coué rappelle le « contexte global anxiogène », entre les guerres et la problématique écologique, qui pèse sur des jeunes affectés également par l’omniprésence des réseaux sociaux.
« On ne vient jamais trop tôt à la MDA »
« On ne vient jamais trop tôt à la MDA, reprend Julien Coué. Si un jeune ou un proche commence à avoir des doutes, c’est le bon moment pour venir nous voir. La MDA ne se réduit pas à la santé mentale mais répond à des questionnements généraux, par exemple d’un jeune qui ne se sent pas bien dans son corps ou qui vit une rupture amoureuse. »
Permanence de la Maison des ados, au centre administratif et social, 1, boulevard du Bois-Jacques, à Bouaye. Chaque jeudi, sur rendez-vous (à prendre par téléphone au 02 40 20 89 65). Gratuit. Infos sur mda.loire-atlantique.fr
(1) Selon l’enquête EnClass menée par le ministère de l’Éducation nationale.