Par
Cédric Nithard
Publié le
5 nov. 2025 à 17h42
Sans liste et sans candidat, en attendant que Michaël Delafosse se déclare, les Écologistes pour Montpellier poursuivent leur campagne municipale « joyeuse et fière ». Avec toujours la volonté de mettre en avant « le projet et le fond », Manu Reynaud et son groupe des écolos de la majorité présente « un nouveau dispositif ludique et convivial ». Un jeu de cartes, façon jeu des sept familles pour discuter de leurs idées, qui sera par ailleurs envoyé à d’autres candidats. Avec toujours l’espoir de mettre tout le monde autour de la table pour arriver à un large rassemblement de la gauche et des écologistes.
Une campagne sur le fond
« Nous sommes à 131 jours avant le 15 mars 2026. On compte les jours car notre campagne est pourvoyeuse d’idées » explique Manu Reynaud. Une nécessité faute d’être pourvoyeuse d’un candidat. Car ce dernier, qui considère « représenter la majorité des militants EELV », rappelle avec son groupe « mener une campagne sous licence libre, nos idées sont à la disposition de tout le monde » et ne pas être dans une démarche de présentation d’un candidat ou d’une liste mais « être déterminé à participer à un grand rassemblement de la gauche et des écologistes ». Dans la configuration actuelle, Les Écologistes pour Montpellier affirment ainsi « être dans la campagne en faisant une campagne sur le projet et le fond ».
Et comme toujours lorsqu’en politique on évoque le projet et le fond, on enchaîne par quelques amabilités à l’encontre de ses adversaires. « Je vois beaucoup de gens parler de démocratie mais il faut être clair, je doute que leurs pratiques internes puissent préjuger une quelconque politique publique. Ceux qui parlent beaucoup de démocratie mais ne la pratiquent pas sont mal placés pour donner des leçons de démocratie » adresse-t-il à Nathalie Oziol (LFI) et Jean-Louis Roumégas (Printemps Montpelliérain) qu’il affuble du slogan des frites McCain : « C’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins ».
Un jeu pour discuter
Alors dans cette campagne « joyeuse et fière », Manu Reynaud défend « un bilan, une équipe, des propositions et Montpellier ». Après les rencontres sur le terrain 5 minutes pour Montpellier, une application ayant permis de récolter 550 échanges ou l’égrainage sur les réseaux sociaux d’une idée par jour pour Montpellier jusqu’au 31 décembre, les Écologistes pour Montpellier présentent « un nouveau dispositif ludique et convivial ». À savoir un jeu de cartes façon jeu des sept familles, jouable également en ligne, pour découvrir et débattre autour justement de leurs idées. Et comme ces écolos n’en manquent pas, ils présenteront un volume 2 voire un troisième. Taquin, ils ont également créé une extension dite « famille de droite » dédiée particulièrement à Isabelle Perrein auquel il reconnait un mérite politique : « Elle nous offre le débat s’il faut remettre de la bagnole et de la pollution. C’est un choix de société ».
Un jeu sera ainsi envoyé à la candidate de la liste Aimer Montpellier mais également à « nos collègues de la gauche » annonce Manu Reynaud toujours dans l’optique de « discuter des propositions » avec la finalité « d’un large rassemblement de la gauche et des écologistes d’ici le 26 février date de dépôt des listes ». S’il semble abandonner l’idée de convier LFI coupable de « mener une campagne nationale », il croit encore pouvoir recoller les morceaux avec les Écologistes dont lui a été exclu et les membres du groupe suspendus temporairement. « Pour nous c’est toujours notre parti donc mettons nous d’accord sur des sujets et des propositions et derrière on discutera mais ne faisons pas le casting avant » soutient-il.
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Une carte CSR et déchets, absente pour l’heure du jeu, aurait pu permettre d’engager une partie avec eux. « Pour nous, ce n’est pas un point bloquant contrairement à certains qui en font des totems de campagne et, non, cela n’est pas le sujet prioritaire de la campagne des municipales. Certains peuvent le penser mais je pense qu’ils se leurrent. Nous serons toujours attentifs aux questions de santé publique par contre le concept d’aller faire peur à tout le monde de façon démagogique, je ne suis pas d’accord » argumente Manu Reynaud. Ce dernier, qui était en charge de la stratégie des écologiques aux précédentes municipales, prend néanmoins toute sa part quant à la situation non sans épargner François Vasquez, ancien vice-présent en charge des déchets : « Nous avons une responsabilité commune et collective dans tout ce qu’il s’est passé vu que la personne qui était en charge des déchets faisait partie de notre groupe. Il y a eu une erreur de méthode et de casting clairement ». Faut-il y voir un mea culpa, un aveu d’échec ou une explication quant à leur position actuelle chez les écologistes ?
Le rassemblement de la gauche toujours possible ?
Malgré les critiques de son propre camps conduit par Jean-Louis Roumégas avec le Printemps Montpelliérain, Manu Reynaud plaide pour tirer les leçons de ces dernières années. « Plutôt que d’avoir des écolos qui hurlent à l’extérieur, on aimerait qu’il y ait des écolos dans une majorité qui ne servent pas de caution mais de garantie. Cela faisait deux mandats avant celui-là qu’il n’y avait pas d’écolos à cause de stratégies hasardeuses de certains qui sont les mêmes à se présenter aujourd’hui. Alors, on peut agiter les peurs mais il faudra prendre les responsabilités et faire en sorte que ce qu’il s’est passé durant ces deux mandats, c’est à dire l’absence de politique structurante écologique, ne se reproduise pas. Nous, c’est notre pari et, en responsabilité, on veillera à cela. Notre parole durant ce mandat n’a jamais failli et ne faillira jamais. C’est engagement, une garantie et pas une caution ». Et aussi une question de point de vue…
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Le sien est cependant sans ambiguïté. « Il y a eu des changements qui ont été faits depuis 2020 que l’on n’avait pas vu depuis 25 ans. Oui, on peut faire des choses et, oui, on a des moyens. C’est la grosse différence entre être dans l’opposition et être dans la majorité aux responsabilités avec la chance d’être dans une équipe qui laisse la capacité à faire » défend Manu Reynaud qui aura sans doute bien du mal à convaincre des candidats qui contestent cette vision et se sont positionnés avant toute chose contre Michaël Delafosse. Mais l’élu, persuadé de pouvoir encore rabattre les cartes, veut tout de même y croire. « La dynamique politique, qui a été lancée dans le cadre de la majorité auquel on a participé, doit se poursuivre sur un second mandat élargie le plus possible. L’incarnation en tant que maire dans cette ville est faite et, dans cette équipe, les écologistes ont pu prendre leur place. Nous avons la volonté de travailler avec Michaël Delafosse, s’il est candidat en janvier, dans le cadre d’une grande liste de la gauche et des écologistes et évidemment sur une base programmatique ». Évidemment…
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