Une enquête du média marocain Enass met en cause un prêtre rattaché au diocèse de Rennes, soupçonné de violences sexuelles sur des réfugiés et migrants mineurs, pendant au moins quatre ans, lorsqu’il supervisait, entre 2021 et 2024, le service d’accueil des migrants de l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Casablanca, au Maroc. Une plainte a été déposée en mai 2024 auprès du parquet de la Cour d’appel de Casablanca.

Au Monde, le diocèse de Rennes a confirmé que le prêtre a reconnu ces « abus sexuels » dans le cadre d’une enquête canonique préliminaire, c’est-à-dire interne à l’Eglise, menée par l’archevêché de Rabat. L’archevêque a affirmé mardi avoir « coopéré pleinement » avec les autorités marocaines et étrangères.

« Assigné à résidence »

Le média Enass mentionne le cas d’un demandeur d’asile de 17 ans originaire de Guinée-Conakry, qui « serait parmi les six victimes présumées » du religieux, principalement guinéennes, ainsi qu’un Camerounais. Citant une source non identifiée, le média affirme que le prêtre « entretenait des relations sexuelles régulières avec ce mineur » durant « des mois » avant son retour en France.

D’après Enass, trois des six victimes ont été entendues par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca. Le diocèse de Rennes parle, quant à lui auprès du Monde, d’un seul mineur et de quatre adultes qui « se sont fait connaître auprès de l’archevêché de Rabat ».

Selon Enass, le prêtre serait en fuite. Ce que réfute l’archevêché de Rabat, qui indique que le religieux est « actuellement assigné à résidence (…) et a été entendu par la police judiciaire en France ». Suite à l’enquête canonique, l’Eglise avait décidé d’interdire au prêtre « d’entretenir tout contact avec des personnes mineures » sans la présence d’un autre adulte ainsi qu’un accompagnement « sur le plan psychologique ».