À la suite d’échanges sur les réseaux sociaux, plusieurs petits groupes de jeunes, mineurs pour la plupart, convergent vers la piscine de Hautepierre au fil de l’après-midi du samedi 12 avril. Raffut, cris et début d’échauffourées entre eux : très vite, l’agitation gêne les usagers de la piscine, amenant l’établissement à fermer ses portes.
Près de deux heures auraient été nécessaires à la demi-douzaine de maîtres-nageurs pour évacuer les fauteurs de trouble. C’est à ce moment que le personnel aurait subi de vives agressions verbales. Une partie du personnel, « choquée », s’est d’ailleurs placée en arrêt de travail par la suite, la piscine maintenant sa fermeture durant cinq après-midis consécutifs, avant de reprendre son fonctionnement normal vendredi 18 avril.
Repris dans les médias nationaux
Revenant sur l’incident, France 3 Alsace a avancé un chiffre de « 300 jeunes », se référant à un maître nageur dont l’identité n’a pas été révélée. Plusieurs médias nationaux ont ensuite repris l’information. « Une piscine de Strasbourg prise d’assaut par 300 jeunes », a alerté Europe 1 sur son antenne. « Des centaines de jeunes sèment le chaos », a titré le JDD. « 300 jeunes déclenchent une émeute », a-t-on pu lire sur jeanmarcmorandini.com. Frontières et Actu Forces de l’ordre ont également relayé l’info sur le web. Des syndicats du personnel ont depuis ramené ce nombre à 200 individus, comme la CFDT Interco, d’autres ont maintenu la version des 300 personnes, comme la CGT Territoriaux.
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Aucun fait grave selon la vidéosurveillance
Ce décompte n’est pourtant corroboré par aucune source officielle. Sollicitée, la direction de la piscine ne souhaite pas s’exprimer. L’Eurométropole de Strasbourg, gestionnaire de l’équipement, ne donne pas suite à nos demandes de précisions. La police (DIPN 67), qui a accès aux images de vidéosurveillance, ne livre pas non plus de détails en raison de l’enquête en cours, mais relativise la gravité de l’incident : « Selon les premières vidéos, aucun élément ne fait apparaître de faits graves (violences ou autres) », nous indique-t-on dans un mail. Les forces de l’ordre n’étaient d’ailleurs pas intervenues, « pour des raisons d’effectifs ». Quant aux salariés témoins directs de la scène que nous avons pu interroger sur place, ils évoquent entre « une centaine » et « 200 » jeunes présents.
Une plainte a été déposée par l’Eurométropole. Plusieurs salariés devraient faire de même, selon la CFDT. « Il y a beaucoup de on-dit, de rumeurs, autour de ce dossier », observe un animateur jeunesse. « Mais ça donne encore une mauvaise image du quartier », déplore-t-il.