ART – Donald Trump en combinaison orange de prisonnier attaché à une croix par des sangles de contention ? C’est le concept perturbant d’une sculpture provocante de l’artiste britannique Mason Storm exposée depuis quelques jours en Suisse.

Ladite sculpture de résine intitulée Saint or Sinner (en français, Saint ou pécheur) représente le président américain en tenue de prisonnier et les yeux clos. Son corps est immobilisé sur une croix blanche matelassée légèrement inclinée.

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Exposée depuis ce samedi 1er novembre à Bâle, après un passage cette année à Vienne, en Autriche, elle peut évoquer une scène de crucifixion comme celle d’une exécution par injection létale. « C’est d’un réalisme effrayant. Je peux l’affirmer sans hésiter, car lors de l’installation, nous étions vraiment au plus près du résultat. On voit chaque ride, la peau est tellement réaliste, c’est vraiment troublant », sourit Konrad Breznik, propriétaire de la galerie Gleis 4.

Initialement, cette galerie basée à Zoug, dans le centre de la Suisse, souhaitait exposer l’œuvre dans ses locaux de la gare de Bâle. Mais elle y a finalement renoncé pour occuper l’espace moins fréquenté d’une vitrine du Basler Kunstmeile, un espace d’exposition le long d’un passage piéton du centre-ville.

Les compteurs installés sur place ont pourtant relevé plus de 3000 passages, ce lundi. À la vue de l’œuvre, beaucoup de passants sourient, mais personne ne semble être choqué vraiment dans la ville d’Art Basel, la foire de l’art contemporain mondialement réputée.

Donald Trump en « Jésus moderne »

« Le fait que nous puissions montrer ces choses de ce genre illustre le fait que nous sommes en démocratie », salue parmi eux Marit, une Norvégienne vivant à Bâle. Selon elle, une telle œuvre ne pourrait être ainsi exposée à tous les regards aux États-Unis. Konrad Breznik pense, lui, que le président américain apprécierait l’œuvre : « Je pense sincèrement que Donald Trump pourrait très bien se voir dans le rôle d’un Jésus moderne (…) Et je suis presque certain qu’il est lui-même convaincu d’agir dans le bon sens. »

Le Londonien Mason Storm, artiste connu pour ses sculptures et toiles aussi réalistes que décalées à tendance street art, maintient son anonymat en dissimulant son visage derrière des cagoules ou masques de sa création. Son travail est souvent associé à celui de son célèbre compatriote Banksy.

Sur son site Instagram, il se décrit comme « l’artiste que l’on adore adorer et détester, bon vivant international, promoteur de pigments et homme d’action ». Bien avant son séjour bâlois, l’œuvre a été acquise par un collectionneur, une « personnalité internationalement connue qui vit en Europe », mais dont le nom sera tenu secret.

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