L’exposition à certains polluants atmosphériques dès la naissance pourrait augmenter le risque de leucémie aiguë chez l’enfant, selon une étude menée par l’Inserm et publiée dans la revue Environmental Health. Ces résultats relancent le débat sur l’impact de la pollution de l’air sur la santé infantile.

Les leucémies aiguës constituent les cancers les plus fréquents chez les enfants. Si les chercheurs connaissent déjà plusieurs causes possibles, le rôle des polluants de l’air durant la période périnatale restait jusqu’ici mal établi. L’équipe de l’Inserm, associée aux universités Sorbonne Paris Nord, Paris Cité et à l’INRAE, s’est appuyée sur les données du registre national des cancers de l’enfant pour approfondir la question.

Pas de sur-risques à proximité d’un grand axe routier

Leur travail, fondé sur le projet GEOCAP-Birth, a permis d’évaluer le risque de leucémie aiguë en fonction de l’exposition aux polluants sur le lieu de naissance. Les chercheurs ont modélisé l’exposition à trois principaux polluants liés au trafic : dioxyde d’azote (NO2), particules fines PM2,5 et carbone suie. Ils ont également étudié la proximité d’un axe routier majeur dans un rayon de 500 mètres.

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Les résultats sont sans équivoque : les enfants les plus exposés aux particules fines PM2,5 présenteraient un risque supérieur d’environ 70 % de développer une leucémie, comparativement aux moins exposés. « Ces résultats confortent l’hypothèse d’un rôle de l’exposition périnatale à la pollution de l’air dans la survenue de leucémie aiguë chez l’enfant », souligne Aurélie Danjou, chercheuse à l’Inserm et première autrice de l’étude. En revanche, la proximité d’un grand axe routier ne semble pas directement liée à un sur-risque de leucémie.