Une carte raconte la vérité. Elle nous indique le chemin à suivre, la densité d’une ville, l’étendue d’un territoire. Autrement dit, elle raconte le monde – et c’est dans ce verbe, « raconter », que se situe toute son ambivalence, elle que l’on croit toujours sur parole, mais qui est faite de choix, esthétiques, géographiques… et qui est par essence « fictionnelle ». C’est justement ce qui a intéressé les trois commissaires de l’exposition « Dans les plis des cartes », Eli Commins, Patrick Gyger et Alexandra Müller : « assumer le côté fictionnel de toute carte », indiquent-ils en préambule, pour sonder ce que ces cartes disent de notre présent, et de notre avenir.

Et ce, qu’elles soient faites par des artistes ou par des scientifiques. Il y a donc, dans cette exposition, deux grands groupes d’œuvres, nous dit-on encore : les cartes qui partent d’un territoire réel, et celles qui sont totalement imaginaires. Comme souvent au Lieu unique, confesse dans un sourire son directeur Eli Commins, les frontières entre les disciplines, les genres et les conceptions sont ici abattues, favorisant une réflexion transversale, nourrie d’univers et d’approches radicalement différentes.

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