Alors que s’ouvre aujourd’hui à Belém, au Brésil, le sommet des dirigeants pour l’action climat, prélude à la COP30, un grand absent fait déjà parler de lui: Donald Trump. Les États-Unis ne participeront pas officiellement… mais leur président pourrait bien influencer, voire parasiter, les discussions mondiales sur le climat.
À chaque COP, son imprévu diplomatique. Cette année, c’est l’ombre du président américain qui plane sur la rencontre organisée au cœur de l’Amazonie. Washington a annoncé qu’aucune délégation officielle ne serait envoyée au Brésil. Mais cela ne veut pas dire que Donald Trump restera silencieux.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président américain a remis en avant sa « diplomatie punitive »: une stratégie d’intimidation économique destinée à contraindre ses partenaires à ralentir les négociations internationales sur le climat. Objectif: affaiblir ou bloquer tout accord contraignant susceptible de freiner les États-Unis ou leurs alliés industriels.
Le mois dernier, cette méthode a déjà fait mouche: l’équipe Trump a torpillé un accord de neutralité carbone dans le secteur du transport maritime, en menaçant les autres pays. Dans un domaine aussi sensible que le climat, ce type de chantage commercial peut suffire à faire dérailler des semaines de négociations.
Annalisa Cappellini : À Belém, l’ombre de Trump plane sur la COP30 – 06/11Les États-Unis hors-jeu… mais toujours dans la salle
Officiellement, les États-Unis se sont à nouveau retirés de l’Accord de Paris dès l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, mais la procédure ne sera effective qu’en janvier 2026. D’ici là, Washington participe encore, au moins techniquement, aux processus de la COP.
D’où la crainte, à Belém, de voir surgir des représentants officieux du camp MAGA dans les réunions, dans le seul but de freiner les discussions sur le calendrier de sortie du charbon ou sur les financements des pays du sud. Pour les diplomates européens ou latino-américains, l’inquiétude est réelle: une COP parasitée par la ligne dure américaine ne ferait qu’aggraver le retard accumulé sur les engagements climatiques.
Lula, Xi et les Brics en alternative
Face à ce vide américain, un autre axe tente de s’imposer. Le Brésil, hôte du sommet, entend capitaliser sur sa baisse de déforestation et son virage écologique. Lula veut repositionner son pays au centre des discussions climatiques, comme un leader du Sud global crédible.
Côté asiatique, la Chine et l’Inde multiplient les signaux d’ouverture. Pékin, notamment, a surpris lors du dernier sommet de l’ONU par un discours offensif en faveur des énergies renouvelables. Difficile de dire encore s’il s’agit d’un réel changement de stratégie ou d’un simple exercice de communication verte.
Une chose est sûre: le climat devient une nouvelle voie de leadership mondial. Et si Donald Trump refuse de l’emprunter, d’autres puissances pourraient bien tenter de s’y imposer comme champions de la transition.