En 2025, selon France Alzheimer, 1,4 million de personnes vivent avec une maladie d’Alzheimer ou une pathologie apparentée en France. Et la tendance est loin de s’inverser, avec un nombre de malades qui devrait presque doubler d’ici 2050. Longtemps considérée comme une fatalité liée à l’âge, la démence est aujourd’hui mieux comprise. On sait désormais que son apparition est influencée par une accumulation de facteurs tout au long de la vie. Et c’est une bonne nouvelle, car cela signifie qu’on peut agir pour préserver nos fonctions cognitives. Une récente série d’études scientifiques révèle quatre nouvelles façons, accessibles et fondées sur des preuves, de réduire le risque de démence.

Dormir mieux, pas forcément plus

On sait déjà que le manque de sommeil nuit au cerveau. Mais une nouvelle étude, publiée dans le Journal Clinique Sleep Medicine (JCSM), réalisée sur 270 patients révèle que ce sont surtout le sommeil profond (à ondes lentes) et le sommeil paradoxal qui jouent un rôle crucial dans l’élimination des toxines cérébrales liées à la maladie d’Alzheimer. 

Autrement dit, ce n’est pas seulement la quantité de sommeil qui compte, mais sa qualité. Un bon réflexe consiste à tenir un journal de sommeil, ou à utiliser une montre connectée pour analyser les cycles. 

Si vous vous réveillez fatigué, somnolent en journée ou peu concentré, c’est un signal d’alerte. Quelques petits changements peuvent améliorer la qualité de votre sommeil, comme limiter le temps d’écran le soir ou dormir dans une chambre sombre et fraîche.


Pratiquer une activité physique adaptée de manière régulière permet de rester en bonne santé plus longtemps et réduit le risque de démence. © Harbucks, iStock

Faire de l’exercice léger peut suffire

Bonne nouvelle pour ceux qui ne sont pas adeptes du sport intensif : une activité douce et régulière peut suffire à ralentir le déclin cognitif. Une étude parue dans la revue Alzheimer’s & Dementia a comparé deux groupes de personnes âgées avec de légers troubles de mémoire et les résultats sont surprenants. Aucune différence au bout de 18 mois dans la dégradation de la mémoire entre ceux qui pratiquaient des exercices modérés à intenses et ceux qui se contentaient de séances d’étirement et d’équilibre.

Finalement, ce qui compte, c’est la régularité. Jardinage, marche, tai-chi ou yoga, ces activités sont à la portée de tous et présentent des effets protecteurs pour votre cerveau.

Garder un cholestérol LDL bas

Une autre étude, publiée dans Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry, met en lumière le lien entre le taux de « mauvais » cholestérol (LDL) et le risque de démence. Les personnes avec un taux inférieur à 70 mg/dL (1,8 mmol/L) avaient 26 % de risque en moins de développer une démence, et 28 % en moins pour la maladie d’Alzheimer, par rapport à celles dont le taux dépassait 130 mg/dL (3,4 mmol/L).

Les statines, médicaments anti-cholestérol sur prescription médicale, pourraient renforcer cette protection, en agissant sur l’inflammation et la santé des petites artères cérébrales, souvent endommagées dans les cas d’Alzheimer. 

Mieux traiter le diabète avec certains médicaments

Dernière piste prometteuse, publiée dans Jama Neurology : certains antidiabétiques de nouvelle génération (GLP-1 et SGLT2i), utilisés notamment dans les traitements contre l’obésité, réduiraient le risque de démence de 33 à 43 % chez les patients de plus de 50 ans atteints de diabète de type 2.

Des essais cliniques sont en cours pour confirmer ces résultats, souligne Alzheimer’s Research & Therapy, notamment avec le sémaglutide, la molécule active de l’Ozempic. En attendant, cette découverte renforce l’importance d’une bonne prise en charge du diabète, non seulement pour le cœur, mais aussi pour le cerveau.

Pour résumer, face à la hausse inquiétante du nombre de personnes touchées par la démence, il est plus que jamais essentiel d’agir en amont. Même si certaines causes restent encore mal connues, de nombreux facteurs de risque sont aujourd’hui identifiés et peuvent être modifiés. Agir tôt, c’est se donner toutes les chances de préserver ses capacités cognitives plus longtemps.