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Depuis 2022, près de 20 000 enfants ukrainiens ont été déportés en Russie. Trois ans plus tard, la plupart y sont toujours, et ceux qui reviennent portent les traces d’un profond endoctrinement.

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, 19 546 enfants ukrainiens ont été transférés de force vers la Russie. Trois ans et demi après, seulement 1 762 enfants volés ont été rapatriés, dont une partie a été adoptée par des familles russes et dont Moscou s’est appliqué à effacer toute trace de leur vie d’avant.

En mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine, alors que cette même année la Russie annonçait avoir « accueilli plus de 700 000 enfants ukrainiens ».

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Détestation de l’Ukraine

Selon le journal Le Monde, l’endoctrinement des enfants est très efficace. En août 2022, le petit frère de Ksenia Koldin, 21 ans, a été transféré de force en Russie à l’âge de 11 ans. Si elle a tout fait pour le rapatrié, le petit garçon vivait dans une famille russe et a d’abord refusé de la suivre. « Il m’a dit que sa vie, désormais, était en Russie, qu’il y avait des amis, et que l’Ukraine était un pays mauvais et dangereux. J’étais désespérée », raconte-t-elle.

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« Les plus jeunes sont particulièrement touchés. L’effet de la propagande est si puissant que ceux qui étaient contre la Russie commencent à y croire. Même des enfants de 14 ans ne se souviennent plus vraiment à quoi ressemblait la vie en Ukraine », explique Oleksandr, 19 ans, qui a vécu pendant trois ans sous occupation russe. Depuis les autorités ont lancé une campagne nationale pour recueillir l’ADN des familles d’enfants transférés en Russie afin de créer une base de données.