Nouvelle démonstration de force de Moscou. La Russie a récemment mis à l’eau son nouveau sous-marin nucléaire, le Khabarovsk, depuis le chantier naval de Severodvinsk, sur les rives de la mer Blanche, dans le nord-ouest du pays, rapportent plusieurs médias dont Euronews, repris par BFMTV ce jeudi 6 novembre. Conçu sur le même modèle que le Belgorod, entré en service en 2022, ce bâtiment est destiné à embarquer le drone torpille nucléaire Poséidon, officiellement présenté il y a quelques jours.
Les informations techniques du Khabarovsk restent pour l’instant limitées. Sa construction avait débuté en 2014 et le sous-marin doit encore effectuer une campagne d’essais en mer. Selon le site spécialisé Mer et Marine, il afficherait un déplacement d’environ 10 000 tonnes pour une longueur proche de 140 mètres. The War Zone indique que le Khabarovsk pourrait transporter six drones Poseidon, mais aussi des missiles mer-sol et des missiles de croisière anti-navires. Après le missile de croisière Bourevestnik et le drone Poséidon, le Khabarovsk complète désormais l’inventaire des capacités nucléaires récemment mises en avant par Moscou.
La Russie, «un défi stratégique majeur» pour la France
Pour certains experts militaires français, ces développements reflètent une volonté russe de reconstituer sa puissance impériale. Un observateur proche du dossier soulignait récemment que «la Russie est un défi majeur» pour la France. Un point de vue partagé par l’ancien chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, qui évoquait en juillet une «menace durable» de la part de la Russie, qualifiée de «vraie puissance conventionnelle et nucléaire».
Le général Fabien Mandon, son successeur, a, lui, alerté devant le Sénat : la France pourrait être confrontée, dans «trois à quatre ans», à «un possible choc» orchestré par la Russie, visant à tester la capacité de réaction des armées françaises. Selon lui, Moscou perçoit aujourd’hui toute faiblesse comme une opportunité : «La Russie nous considère comme faible (…) et s’il y a une forme de faiblesse, tant pis pour le faible», a-t-il prévenu. Face à ces annonces, combinées à la perspective d’une reprise des essais nucléaires annoncée par Donald Trump, le général Mandon déplore «une atmosphère préoccupante» pour la sécurité internationale.