Oublié le score famélique d’Emeric Salmon qui n’avait obtenu que 4,20 % des suffrages en 2020. « C’est la Préhistoire et de l’eau a depuis coulé sous les ponts », assure le député européen Gilles Pennelle. Ragaillardi par ses résultats lors des derniers scrutins en Bretagne, le Rassemblement national affiche clairement ses ambitions pour les municipales 2026 à Rennes. « C’est sûr qu’il vaut mieux être candidat RN en Provence ou dans le Nord mais on sera la surprise de cette élection », promet le chef de file breton du parti de Jordan Bardella.

Dans une ville qui lui est traditionnellement hostile, le RN grappille progressivement des voix ces dernières années. Lors des dernières législatives en 2024, ses quatre candidats rennais se sont d’ailleurs qualifiés pour le second tour. Pour les municipales, le RN n’en attend pas moins pour faire ainsi son entrée au conseil municipal. « Le minimum syndical », selon Gilles Pennelle.

L’ex-directeur départemental de la police sur la liste

C’est Julien Masson, son collaborateur au conseil régional et porte-parole local du RN depuis plusieurs années, qui conduira la liste, soutenue également par le parti UDR d’Eric Ciotti. « Rennes connaît depuis trop longtemps une dérive vertigineuse et beaucoup d’habitants n’en peuvent plus », assure le candidat, âgé de 40 ans. Sans surprise, Julien Masson axera principalement sa campagne sur le thème de la sécurité. Ou plutôt de l’insécurité, devenue selon lui « une triste image de marque de la ville ». Pour l’épauler sur ces questions, qui promettent de rythmer la campagne, le candidat RN pourra d’ailleurs compter sur un fin connaisseur de ces problématiques à Rennes en la personne de Luca Togni.

Ancien directeur départemental de la sécurité publique de 2020 à 2023, il a pendant trois ans été le patron de la police en Ille-et-Vilaine. Désormais retraité, l’ancien flic assure « être engagé depuis de nombreuses années au RN et partager la vision de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. » Et selon lui, « toute la délinquance crapuleuse qui ronge Rennes est la conséquence du laxisme pénal et de la submersion migratoire », indique celui qui connaît « les 34 points de deal » que compte la capitale bretonne. « Je les ai tous pratiqués », confie-t-il.

Le deuxième candidat à se déclarer officiellement

Sans dévoiler tout son programme, Julien Masson promet aussi d’évoquer pendant la campagne « l’urbanisation délirante » de la ville et son attractivité économique mise à mal selon lui par les écologistes. « L’image de Rennes est profondément abîmée et la ville a perdu toute son identité, enfonce Gilles Pennelle. Elle en est pourtant la capitale mais elle n’a plus rien de bretonne. »

Notre dossier sur le Rassemblement national

Après Thomas Rousseau (Les Républicains), Julien Masson est le deuxième candidat à se déclarer officiellement pour les municipales à Rennes. Aux commandes de la ville depuis 2014, la socialiste Nathalie Appéré sera également de la partie même si elle ne l’a pas encore annoncé officiellement. Chef de file de la droite et du centre au conseil municipal, Charles Compagnon est également fortement pressenti. Les élections municipales se tiendront les 15 et 22 mars 2026.