D’après les premiers éléments de l’enquête, les adolescents interpellés ce mercredi n’étaient pas armés. Le recteur de la cathédrale de Bordeaux a porté plainte.

La police nationale a été prévenue par une passante, visiblement effrayée, aux alentours de 13 heures ce mercredi. Quelques instants plus tôt, dans la nef de la cathédrale Saint-André à Bordeaux, cinq adolescents se filmaient en hurlant «Allah Akbar» . Deux d’entre eux ont pris la fuite, tandis que trois autres, des jeunes hommes âgés de 16 à 17 ans, ont été interpellés par la BAC et la police municipale aux alentours de l’édifice religieux. Les trois adolescents n’étaient pas armés.

Selon nos sources, confirmant une information d’abord révélée par France 3 Nouvelle Aquitaine, les trois individus ont été placés en garde à vue pour apologie du terrorisme. Si la piste terroriste apparaît écartée, ils sont toutefois toujours auditionnés ce jeudi pour cet acte passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.


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Comportements puérils

D’après plusieurs sources concordantes, et selon les premiers éléments de l’enquête, les trois adolescents arrêtés sont loin d’avoir eu d’autres intentions malveillantes que leur bêtise. Dans la vidéo qu’ils ont enregistrée, ils admirent les voûtes de la cathédrale avant que l’un d’eux ne se mette à crier «Allah Akbar». Des images de la Vierge Marie figuraient d’ailleurs dans le téléphone de l’un des jeunes hommes qui a été arrêté. «Ce n’est absolument pas un acte christianophobe. C’est une gaminerie irréfléchie d’adolescents qui ont eu un comportement puéril sans mesurer la conséquence de leurs actes», réagit le frère Jean-Clément Guez, recteur de la cathédrale.

Le Dominicain, qui s’interroge sur le fait que «pour être provocants dans une église, ces jeunes ont choisi de crier “Allah Akbar”», a décidé de porter plainte. «Plusieurs fidèles ont eu peur, ils ont troublé ceux qui priaient et crié “Allah Akbar” au moment de l’attaque de l’île d’Oléron. C’est inapproprié quel que soit le lieu, donc nous nous devions de réagir», explique le frère Jean-Clément Guez. Une enquête est ouverte et le parquet, saisi des faits, devra décider de l’opportunité des poursuites.