En préambule de son audition par la commission de la Défense du Sénat, mercredi 5 novembre, le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, estimait «l’atmosphère sur le nucléaire préoccupante», avec «un niveau de discours et d’agressivité dans les actes et les paroles assez exceptionnel». Comme pour lui donner raison, Vladimir Poutine demandait quelques instants plus tard à son Conseil de sécurité «de présenter des propositions concertées sur le lancement éventuel de travaux préparatoires en vue d’essais nucléaires». Selon des informations obtenues par Libération ce jeudi, les Etats-Unis ont, de leur côté, entrepris de reprendre des tests de têtes nucléaires, c’est-à-dire la partie qui renferme la matière fissile, mais vraisemblablement sans aller jusqu’à l’explosion, ce qu’on appelle le «niveau sous-critique».

Le dernier essai nucléaire avec explosion mené par Moscou a été réalisé en 1990, avant la chute de l’URSS. Quelques années plus tard, en septembre 1996, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice) des Nations unies était signé par 187 Etats et ratifié par 170 d’entre eux, dont la France, le Royaume-Uni et la Russie. Depuis, la Russie, comme la Chine, ont continué à f