Déçus. Les représentants du personnel éducatif du collège Aristide Briand à Terrenoire, reçus mercredi soir au siège de l’inspection académique, sont ressortis désappointés, de leur entretien avec Carole Bolusset Gérenton, directrice adjointe des services départementaux.
« Les échanges ont été cordiaux et courtois, elle a écouté et entendu nos revendications, mais à l’arrivée, on a obtenu de maigres moyens qui sont très insuffisants et ne vont pas changer l’ambiance au sein de l’établissement », résument-ils.
« Notre mouvement va prendre d’autres formes que la grève »
Ce jeudi matin, après trois jours de grève, les enseignants et les membres de la vie scolaire du collège de Terrenoire, un établissement qui accueille 500 élèves de la 6e à la 3e et deux dispositifs Ulis ont repris les cours.
Déterminés, ils restent mobilisés. « Notre mouvement va prendre d’autres formes que la grève, expliquent-ils, ce jeudi à midi et demi, devant le portail du collège. Nous réfléchissons à d’autres actions à mener comme un courrier rédigé à notre ministre de tutelle. » Ils envisagent de rassembler plus large dans la Loire. « Plusieurs collègues dans d’autres établissements sont dans la même souffrance. L’union fait la force », arguent-ils.
Cette grève reconductible sur trois jours n’a pas été vaine : ils ont reçu le soutien des parents d’élèves, lesquels ont lancé une pétition remise à l’inspectrice académique adjointe. Pierrick Courbon (PS) et Andrée Taurinya (LFI), les députés ligériens de la 1re et 2e circonscription, sont mobilisés à leur côté.
« La direction nous a donné ce qui leur restait »
De cette entrevue, le personnel éducatif n’est pas reparti les mains complètement vides. La direction de l’inspection académique s’est engagée à doter l’établissement d’un poste d’AESH à temps plein (il en réclamait deux) et un demi-poste d’assistant d’éducation, « uniquement pour l’année 2025-2026 », précise-t-il (il en demandait deux).
« On a obtenu que des miettes, la direction nous a donné ce qui leur restait. On a bien compris que les budgets actuels étaient contraints », analysent les membres de la communauté éducative.
« Le classement de notre collège en REP nous aidera à résoudre pas mal de problèmes »
Leur principale revendication : le classement de leur établissement en réseau d’éducation prioritaire (REP) a reçu une fin de non-recevoir. « L’inspectrice nous a indiqué qu’intégrer ce dispositif ne relevait pas de ses compétences, seul le ministre de l’Éducation nationale peut en décider, sauf que la carte de l’éducation prioritaire n’a pas bougé depuis sa création en 2015 alors qu’elle aurait dû être révisée tous les quatre ans », pointe du doigt le personnel éducatif.
L’enjeu est d’importance : « Le classement de notre collège en REP nous aidera à résoudre pas mal de problèmes », argumentent-ils. « Nous serions à 25 élèves par classe et les moyens dédiés à la vie scolaire (CPE et AED) seraient doublés. »
Et de confier, presque fataliste : « Même avec la meilleure volonté des enseignants, notre système éducatif se lézarde. Notre hiérarchie a une gestion très comptable des élèves. Un élève, issu d’une catégorie socioprofessionnelle + n’est pas le même que celui dont les parents vivent dans la précarité. »
« Un regard attentif porté sur l’allocation des moyens »… pour la rentrée 2026
Sollicité par nos soins, le service communication du rectorat nous a transmis un communiqué dans lequel il souligne que « l’accompagnement du collège a été renforcé avec l’arrivée d’une AESH pour mieux accompagner les élèves en situation de handicap de façon mutualisée. Concernant les besoins en AESH individualisées, tous sont déjà couverts ».
Et de rajouter : « Un poste d’assistant d’éducation (AED) à mi-temps arrive en renfort pour épauler le travail de l’équipe éducative. La préparation de la rentrée scolaire 2026 se fait en liaison avec la cheffe d’établissement et un regard attentif sera porté sur l’allocation des moyens ».